Quand le chant traditionnel breton rencontre les percussions "indus"
Cultivateurs retraités et chanteurs de "kan ha diskan", le chant et contre-chant en langue bretonne, les Frères Morvan n'ont jamais manqué un rendez-vous des Vieilles Charrues depuis 18 ans.
Originaires de Botcol dans la commune de Saint-Nicodème (Côtes d'Armor), les quatre frères célibataires, qui ne chantent plus qu'à deux désormais, ont été initiés au "kan ha diskan" par leur mère Augustine, qui tenait cette technique de chant de son père. Une tradition familiale qui se transmet depuis 1870.
Le quatuor vocal, devenu trio après le décès d'Yves en 1984, puis duo depuis que François, 84 ans, ne chante plus sur scène, fête cette année les 50 ans d'une carrière entamée en 1958 qui totalise quelque 3.000 concerts principalement en Bretagne dans les "Festoù-Noz" (fête traditionnelle bretonne).
"Nous voulions rendre hommage aux Frères Morvan. On s'est dit pourquoi ne pas associer ce chant traditionnel aux percussions industrielles des Tambours du Bronx?", explique Jean-Philippe Quignon, programmateur du festival de Carhaix. Les Tambours du Bronx ont travaillé sur l'adaptation des percussions aux voix des chanteurs après un échange d'enregistrements.
"C'est eux qui prendront le rythme, nous on ne change rien", affirme Yvon Morvan, 74 ans, qui partagera la scène avec son aîné Henri, 77 ans. Les frères qui n'ont jamais étudié la musique, se disent sereins malgré une seule répétition prévue avec les percussionnistes. Chanter sur la grande scène des Vieilles Charrues devant 50.000 personnes laisse "indifférents" les frères Morvan qui ont déjà participé aux Transmusicales de Rennes et au festival du Bout du monde de la presqu'île de Crozon (Finistère).
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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