Mort du prince Philip : une vie dévouée à la couronne
Buckingham Palace a annoncé le décès du prince Philip, vendredi 9 avril. Petit-fils du roi Georges Ier de Grèce, exilé au Royaume-Uni, le duc d'Édimbourg s'est, depuis sa rencontre avec la reine Elizabeth II, toujours tenu à ses côtés.
La dernière apparition publique du prince Philip a eu lieu au mois de juillet 2020, pour céder officiellement son titre de colonel en chef d'un régiment de l'armée. Si ce jour-là, le prince était seul en scène, il s'est toute sa vie tenu deux pas derrière sa femme, la reine Elizabeth II. Le prince Philip était lui-même descendant d'une lignée de monarques. Il est l'arrière-petit-fils de la reine Victoria et petit-fils du roi Georges 1er de Grèce, son pays de naissance. En 1922, alors qu'il est nouveau-né, une révolution pousse sa famille à l'exil. Elle trouve refuge entre l'Angleterre, l'Allemagne et la France. À Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), il vit des années d'insouciance, parmi les plus belles de sa vie. Son destin britannique débute à l'âge de sept ans : il part pour l'Angleterre, puis intègre un collège militaire en Écosse avant de faire carrière dans la Royal Navy, qu'il sert durant la Seconde Guerre mondiale.
Époux et complice de l'ombre
C'est de ce jeune soldat que la reine Elizabeth II tombe amoureuse. Une rencontre arrangée par l'oncle de Philip, lors d'une visite de la famille royale. Elizabeth n'a que 13 ans, Philip en a 18. Le couple se forme avec le temps, et annonce ses fiançailles à la fin de la guerre. Le mariage est célébré le 20 novembre 1947, en l'abbaye de Westminster. Elizabeth et Philip forment un duo glamour, très populaire auprès du peuple britannique. Cinq ans après leur mariage, elle devient reine d'Angleterre. Le 2 juin 1953, au couronnement, Philip s'agenouille devant elle. Lui ne devient pas roi, mais a un rôle permanent de prince consort. Les débuts sont difficiles pour cet amateur de sport et de sorties, contraint d'abandonner sa carrière militaire.
Le duc d'Édimbourg finit toutefois par apprivoiser et apprécier sa mission. Ses discours et interviews sont rares, mais il y semble toujours à l'aise. En famille, on le dit dur, strict. Il aurait été profondément affecté par les déboires conjugaux de ses enfants, le divorce de Charles et Diana notamment. Il sait aussi se montrer protecteur. À la mort de la princesse de Galles, pour soutenir ses petits-fils Harry et William, il marche avec eux derrière le cercueil de leur mère. En coulisses, le duc d'Édimbourg était le plus proche conseiller de la reine. Lors de leurs 50 ans de mariage, en 1997, l'hommage de la souveraine laisse entrevoir la complexité du rôle de prince consort, et leur complicité. "Trop souvent, je le crains, le prince Philip a dû m'écouter parler. Nous avons souvent discuté ensemble de mes discours, et comme vous vous en doutez, il m'a toujours donné son avis de manière directe", déclarait alors la reine, le décrivant comme "quelqu'un qui n'accepte pas facilement les compliments", mais aussi sa "force" et son "plus grand soutien", assurant lui devoir "plus qu'il ne le reconnaîtra jamais".
En 2017, à 95 ans, le duc d'Édimbourg prend sa retraite après plus de 22 000 événements publics officiels. Depuis quelques années déjà, sa santé déclinait. Fin 2019, il passait près de quatre jours à l'hôpital, avant de sortir la veille de Noël, debout, mais affaibli. Le prince Philip aura consacré sa vie à la couronne et sa femme, qu'il nommait affectueusement "Lilibeth".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.