Yael Naim, Youssou Ndour, Jane Birkin : chanter au Bataclan "pour résister"
Ils ont tous choisi de chanter au Bataclan les prochaines semaines : Youssou Ndour (les 18 et 19 novembre), Tinariwen (le 21 novembre), Marianne Faithfull (le 25 novembre), Yael Naim et David Donatien (le 29 novembre), Jack des soirées gay "les Follivores" (le 3 décembre), Jane Birkin (pas de date prévue encore).
"Saluer la mémoire de ceux qui sont tombés au Bataclan, au Nigeria ou à Islamabad"
Youssou Ndour : "Le Bataclan c'est toute une histoire avec mon ami Jules Frutos (le co-gérant de la salle, ndlr). C'est lui qui m'a demandé de jouer. Je n'ai pas hésité et j'ai tout de suite dit oui. C'est une manière de l'encourager et aussi saluer la mémoire de ceux qui sont tombés au Bataclan, au Nigeria ou à Islamabad. Avec la musique, je vais pouvoir apporter cette vie dont a besoin le Bataclan. Participer à la réouverture est un geste spécial : la musique va pouvoir parler."Les Tinariwen : "Pour nous, il est important de perpétuer la diffusion de toutes les formes d'art et de résister à toute pression qui empêcherait les artistes de s'exprimer. Jouer au Bataclan est un symbole de résistance à toute forme de terrorisme. Chacun est libre mais pour nous, il est impensable de baisser les bras face à l'ennemi. Un de nos chanteurs, Abdallah, va interpréter une de ses chansons dont le texte est en relation directe avec les atrocités qui sont commises dans notre monde..."
"Panser les plaies"
Marianne Faithfull : "Je ne pensais pas du tout à chanter au Bataclan. On me l'a demandé et j'ai été très contente. Je ne dirai rien à propos de cette nuit-là (mais) le fait que je fasse le concert et le fait que j'aie écrit la chanson "They Come at Night" ("Ils viennent la nuit") parlent d'eux-mêmes. C'est la seule chose que je pouvais faire. La musique peut panser les plaies, c'est pour cela que chanter au Bataclan est une bonne chose."Yael Naim et David Donatien : "Il est de notre responsabilité de continuer à vivre, de ne pas éteindre un à un ces lieux chargés d'histoire, de marcher dans les pas de tous ceux qui ont redonné vie aux rues et aux cafés touchés par la tragédie". David: "En tant que musicien, ce que je retiens par-dessus tout, c'est le lieu de rendez-vous qu'a toujours été le Bataclan. On y passait sans vraiment savoir ce qui était programmé. C'est très rare ce genre de lieux, de nos jours". Yael: "J'ai tout simplement fait mon premier concert en France au Bataclan, alors que je venais d'arriver à Paris."
"Il est temps pour nous de reprendre là où nous nous sommes arrêtés"
Jack des soirées gay "les Follivores" : "J'ai décidé de ne plus parler de cette tragédie, afin de pouvoir, non pas essayer d'oublier mais me tourner vers l'avenir. Je ne veux plus avoir peur de sortir, de m'amuser et surtout de travailler dans ce temple de la Musique et de la Fête, qu'est le Bataclan. (...) L'équipe entière a décidé sans réfléchir une seconde, de me suivre dans notre reprise au Bataclan le 3 décembre dès minuit. OUI, il est temps pour nous de reprendre là où nous nous sommes arrêtés, la vie doit reprendre son cours." (source : sa page facebook du chanteur).
Jane Birkin : Rechanter au Bataclan, "je l'espère, je le veux. Pour Charlie Hebdo, je n'ai pas pu marcher car j'étais à l'hôpital. J'étais tellement frustrée. Mais pour le Bataclan, je suis allée place de la République sans caméra, sans rien. Juste pour être avec les gens. Des jeunes me prenaient dans leurs bras. Le Bataclan, c'était ma première scène à Paris, un souvenir très gai. Serge (Gainsbourg, ndlr) était là avec son briquet, je voulais l'épater."
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