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Lorde : revoir son unique concert français sur Culturebox !
Lorde a envoûté dimanche soir le festival We Love Green, à qui elle a offert sa seule halte en France de l'été. Passant avec brio l'épreuve de la scène, la jeune néo-zélandaise a prouvé à ceux qui en doutaient encore qu'elle n'était pas l'étoile filante d'un hit planétaire – "Royals" – mais une artiste complète partie pour briller longtemps au firmament. Un concert à voir et revoir sur Culturebox.
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Temps de lecture : 4min
Envoûtante dès les premières minutes
21h. La foule du festival écologique, où la gent féminine couronnée de fleurs champêtres est majoritaire, s'est massée devant la scène, au fond de laquelle ont été installés trois grands cadres dorés, vides, sur un fond de velours rouge.
La précoce Lorde a sans doute voulu évoquer avec ce décor simple et subtil, métaphore de la célébrité, le fascinant jeu de miroirs auquel elle se livre sur son album "Pure Heroine" sorti en octobre dernier. Un disque dans lequel cette jeune auteur-compositrice âgée de 17 ans décrit les affres de l'adolescence, et notamment le mélange de fascination et de dégoût que lui inspirent les stars marketées pour cette tranche d'âge.
Vêtue d'une longue veste noire et chaussée de gros godillots, Lorde, connue pour son caractère bien trempé, ne fait ce soir aucune concession vestimentaire à son nouveau statut d'icône. Le glamour est pourtant là. Dans son style romantico-gothique, dans ses lèvres violettes et sa longue chevelure auburn aux belles boucles, dont elle joue avec autant d'élégance que de furie selon l'humeur.
Et surtout dans son assurance et dans sa voix, impressionnantes dès les premières minutes de ce show démarré sur "Glory and Gore". Accompagnée de deux musiciens seulement, l'un à la batterie et l'autre aux claviers chargé également d'envoyer les instrumentaux (y compris les chœurs, ce qui fera penser à tort ici et là qu'elle chante en playback), Lorde magnétise l'auditoire.
Alternant gestuelle tout en grâce féline et contorsions épileptiques presque douloureuses à voir, la belle néo-zélandaise est clairement habitée. Débarrassée des artifices de production de l'album, mise à nu dans toute sa beauté et sa charge émotionnelle, sa voix s'impose au tout premier plan, captivante. Une reprise au milieu des hits
Si l'on était passé un peu à côté de certaines chansons du disque, elles sont ici immanquables d'intelligence dans l'écriture et de justesse dans l'interprétation.
Les hits, tels "Tennis Court", qui ouvre son album et dans lequel elle critique la célébrité, ou "Buzzcut Season" qui raille les travers de la modernité, sont suivis d'un titre que personne ici ne semble connaître. Et pour cause. "Swinging Party", dont elle s'est réapproprié superbement la mélodie, est une reprise des Replacements, groupe rock indie d'excellence des années 80. S'agit-il d'un clin d'œil voilé à Prince qui joue au moment même au Zénith de Paris ? Les Replacements sont en effet originaires de Minneapolis, comme le créateur de "Purple Rain"…
Puis viennent "Ribs", qu'elle précise avoir écrit "quand j'ai réalisé que je grandissais et qui signifie beaucoup pour moi", et le hit planétaire "Royals" couronné du Grammy de la meilleure chanson de l'année.
Après un vibrante version de "Team", le concert se referme sur le mélancolique mais cinglant "A World Alone" ("les gens parlent, les gens parlent, laisse les parler parce que nous dansons tous seuls dans ce monde, tous seuls dans ce monde, nous sommes tous seuls"), avec lequel elle semble murmurer à l'oreille de chacun de ne pas se laisser formater ni miner par le regard des autres.
Couronnée princesse de We Love Green 2014
En moins d'une heure, cette fille de poétesse aura fait fondre les dernières réticences et gagné sa couronne de princesse de cette édition de We Love Green. "C'est magique, je reviendrai", a-t-elle lâché avant de disparaître.
La princesse tweetait peu après "Il y a un cendrier dans ma loge à ce festival et je l'ai laissé plein de queues de fraises". Un petit clin d'œil malicieux à l'éthique écolo de We Love Green, presque un cadeau, qu'aucun adulte n'aurait jugé bon de tweeter, en lieu et place des remerciements convenus. On n'est pas sérieux quand on a 17 ans.
La Setlist du concert :
Glory and Gore
Biting Down
Tennis Court
White Teeth Teens
Buzzcut Season
Swinging Party
400 Lux
Ribs
Royals
Team
A World Alone
21h. La foule du festival écologique, où la gent féminine couronnée de fleurs champêtres est majoritaire, s'est massée devant la scène, au fond de laquelle ont été installés trois grands cadres dorés, vides, sur un fond de velours rouge.
La précoce Lorde a sans doute voulu évoquer avec ce décor simple et subtil, métaphore de la célébrité, le fascinant jeu de miroirs auquel elle se livre sur son album "Pure Heroine" sorti en octobre dernier. Un disque dans lequel cette jeune auteur-compositrice âgée de 17 ans décrit les affres de l'adolescence, et notamment le mélange de fascination et de dégoût que lui inspirent les stars marketées pour cette tranche d'âge.
Vêtue d'une longue veste noire et chaussée de gros godillots, Lorde, connue pour son caractère bien trempé, ne fait ce soir aucune concession vestimentaire à son nouveau statut d'icône. Le glamour est pourtant là. Dans son style romantico-gothique, dans ses lèvres violettes et sa longue chevelure auburn aux belles boucles, dont elle joue avec autant d'élégance que de furie selon l'humeur.
Et surtout dans son assurance et dans sa voix, impressionnantes dès les premières minutes de ce show démarré sur "Glory and Gore". Accompagnée de deux musiciens seulement, l'un à la batterie et l'autre aux claviers chargé également d'envoyer les instrumentaux (y compris les chœurs, ce qui fera penser à tort ici et là qu'elle chante en playback), Lorde magnétise l'auditoire.
Alternant gestuelle tout en grâce féline et contorsions épileptiques presque douloureuses à voir, la belle néo-zélandaise est clairement habitée. Débarrassée des artifices de production de l'album, mise à nu dans toute sa beauté et sa charge émotionnelle, sa voix s'impose au tout premier plan, captivante. Une reprise au milieu des hits
Si l'on était passé un peu à côté de certaines chansons du disque, elles sont ici immanquables d'intelligence dans l'écriture et de justesse dans l'interprétation.
Les hits, tels "Tennis Court", qui ouvre son album et dans lequel elle critique la célébrité, ou "Buzzcut Season" qui raille les travers de la modernité, sont suivis d'un titre que personne ici ne semble connaître. Et pour cause. "Swinging Party", dont elle s'est réapproprié superbement la mélodie, est une reprise des Replacements, groupe rock indie d'excellence des années 80. S'agit-il d'un clin d'œil voilé à Prince qui joue au moment même au Zénith de Paris ? Les Replacements sont en effet originaires de Minneapolis, comme le créateur de "Purple Rain"…
Puis viennent "Ribs", qu'elle précise avoir écrit "quand j'ai réalisé que je grandissais et qui signifie beaucoup pour moi", et le hit planétaire "Royals" couronné du Grammy de la meilleure chanson de l'année.
Après un vibrante version de "Team", le concert se referme sur le mélancolique mais cinglant "A World Alone" ("les gens parlent, les gens parlent, laisse les parler parce que nous dansons tous seuls dans ce monde, tous seuls dans ce monde, nous sommes tous seuls"), avec lequel elle semble murmurer à l'oreille de chacun de ne pas se laisser formater ni miner par le regard des autres.
Couronnée princesse de We Love Green 2014
En moins d'une heure, cette fille de poétesse aura fait fondre les dernières réticences et gagné sa couronne de princesse de cette édition de We Love Green. "C'est magique, je reviendrai", a-t-elle lâché avant de disparaître.
La princesse tweetait peu après "Il y a un cendrier dans ma loge à ce festival et je l'ai laissé plein de queues de fraises". Un petit clin d'œil malicieux à l'éthique écolo de We Love Green, presque un cadeau, qu'aucun adulte n'aurait jugé bon de tweeter, en lieu et place des remerciements convenus. On n'est pas sérieux quand on a 17 ans.
La Setlist du concert :
Glory and Gore
Biting Down
Tennis Court
White Teeth Teens
Buzzcut Season
Swinging Party
400 Lux
Ribs
Royals
Team
A World Alone
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