"J'ai décidé de quitter L'Impératrice" : la chanteuse Flore du groupe de disco-pop français explique les raisons de son départ

La chanteuse de ce groupe français qui s'échine depuis dix ans à faire danser intelligent justifie son départ par des désaccords artistiques mais aussi un épuisement psychologique. Et pointe dans la foulée une industrie "toxique".
Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'autrice et chanteuse du groupe L'Impératrice Flore Benguigui, au festival Coachella (Californie, Etats-Unis), le 19 avril 2024. (ARTURO HOLMES / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Flore Benguigui, autrice et chanteuse délicieuse de L’Impératrice, ce groupe de disco-pop français que le monde nous envie, abandonne le navire. Elle l’a annoncé jeudi 26 septembre sur son compte Instagram, à l’issue d’une série de dates en festivals, et à la veille d’une tournée internationale pour défendre leur troisième album Pulsar, sorti en juin.

Dans un long message, la chanteuse évoque de "profonds désaccords personnels et artistiques" avec les cinq autres membres du sextet pour expliquer ce départ, "fruit d’une réflexion longue et douloureuse". Mais elle parle aussi et surtout d’un épuisement physique et psychique au sujet duquel elle dit avoir tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises, en vain.

Aujourd’hui, "quitter ce projet dans lequel j’avais mis toute mon âme et mon énergie pendant 9 ans est (…) la seule façon de protéger ma santé, physique et mentale, qui a été très sérieusement mise à mal ces dernières années", écrit-elle.

Mélange de funk, disco et pop, sur des textes d’une rare finesse (intelligents et drôles, ce n’est pas si courant pour de la musique qui fait rouler les hanches) signés Flore Benguigui, comme Peur des filles, un hymne féministe plein d’humour, L’Impératrice est un groupe français plus connu à l’étranger que sur ses terres.

Programmé à trois reprises (dont une année Covid) au prestigieux festival californien Coachella, y compris lors du dernier en avril 2024, il entame une tournée internationale fin octobre dont de nombreuses dates affichent complet depuis des mois, comme à Londres, New York, Montréal ou Seattle.

Elle dénonce aussi "une industrie toxique"

Avec ce départ, Flore Benguigui, qui lançait l'an passé des soirées mensuelles pour mettre en valeur les femmes du monde de la musique, affirme aussi questionner le fonctionnement de l’industrie musicale qu’elle juge "toxique et injuste, surtout envers les femmes, envers les victimes, envers la santé mentale". Une industrie qui, selon cette hyper-sensible assumée, "préfère capitaliser sur la sensibilité des artistes pour remporter cette course aveugle et effrénée au succès, plutôt que d’en prendre véritablement soin."

Elle tempère toutefois ses propos en rendant hommage au groupe, à leur "label, tourneur, distributeur, et toutes les personnes qui ont travaillé avec nous, pour tout ce qu’iels m’ont appris pendant 9 ans."

L’Impératrice a prévu de poursuivre sa route et sa tournée mondiale avec une autre chanteuse, complète Flore Benguigui, qui, après avoir envisagé un temps de jeter l’éponge, souhaite aujourd’hui "continuer à chanter et à écrire des chansons". Mais à son rythme.

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