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Indochine sort lundi son album "le plus optimiste"

Le groupe Indochine publie lundi son douzième album. "Black City Parade", inspiré par un "défilé de villes", est présenté par Nicola Sirkis comme "le plus optimiste" de la carrière du groupe né en 1981.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Nicolas Sirkis (Indochine) en 2011 lors des Victoires de la Musique à Lille
 (NIVIERE/SIPA)
"Black City Parade", que le groupe emmène en tournée à compter du 21 février, a été écrit sur une période de deux ans entre Paris, Bruxelles, Berlin, Tokyo et New York, au fil des voyages de Nicola Sirkis, chanteur-leader du groupe fondé en 1981. Contrairement aux précédents albums du groupe, "conceptualisés", rien n'était "calculé", explique-t-il à l'AFP.

Mais ce "défilé de villes" a fini par donner le ton à l'album, jusqu'à marquer de son empreinte toute la production. "Je voulais qu'on écoute et qu'on soit emballé par le son de l'album, enrobé par cet univers urbain", relate-t-il, évoquant les "atmosphères" et les "paradoxes" des villes. "C'est intéressant de se confronter à un lieu comme Berlin, qui a une histoire de sinistre mémoire, mais qui renaît depuis une quinzaine d'années d'une façon extrêmement positive, jusqu'à devenir un exemple pour l'Europe."
"Il n'y a pas plus injuste qu'une ville"
"C'est l'album le plus optimiste, le plus lumineux d'Indochine, même s'il s'appelle 'la parade de la ville noire'. Il n'y a pas plus injuste qu'une ville, les riches sont confrontés aux pauvres. Ca peut susciter de l'égoïsme, mais c'est aussi peut-être de là que viendra la solution."

La chanson "Le fond de l'air est rouge" a ainsi été inspirée par les manifestations étudiantes contre la hausse des frais de scolarité qui ont secoué le Québec en 2012. "La réponse du gouvernement a été d'une incroyable violence. Il a voulu interdire les manifestations. Et là, les gens de Montréal sont descendus dans la rue et l'ont fait sauter. Quand les gens trouvent que c'est injuste, ça réagit", souligne Nicola Sirkis.

"Un parfum d'homophobie flagrante"
Engagé, le musicien de 53 ans signe sur le disque une chanson sur la difficile acceptation de l'homosexualité et se dit "choqué" par "le parfum d'homophobie flagrante" entourant les manifestations contre le mariage gay en France. "Quand j'ai écrit 'Troisième Sexe', il y a 25 ans, je ne pensais pas qu'elle allait encore être d'actualité. Moi, je suis un chrétien, et un chrétien aime son prochain, donc il veut donner des droits à son prochain."

Un hommage à la danse
Grand amateur de ballets et de danse contemporaine, Nicola Sirkis a aussi consacré une chanson de "Black City Parade" aux "Rêves Dansants", un documentaire sur le travail effectué par Pina Bausch avec des adolescents sorti en 2010. "C'est un film qui donne les larmes aux yeux. Voir ces gens de 16-17 ans se trouver, se nourrir, grandir grâce à la danse... C'est une réussite dans l'art, une réussite dans l'éducation", souligne-t-il. La chanson qui en est née s'intitule "Wuppertal".

Trente ans après ses débuts, le groupe Indochine est devenu une référence pour une nouvelle génération de musiciens qui revendiquent l'influence de la new-wave. Lescop, un des chefs de file de cette tendance, a d'ailleurs coécrit un des titres de "Black City Parade", après avoir déjà participé à "Alice & June" (2005).

"Je ne me sens pas comme un grand frère, ni comme un oncle d'Amérique, mais ça me fait plaisir", convient Nicola Sirkis. "Pendentif, Granville, La Femme... J'aime bien ces groupes, c'est le retour de la mélodie pop (...) C'est drôle de voir des maisons de disques qui crachaient sur nous, être fébriles sur La Femme (groupe français, ndlr), qui ont des synthés, dansent comme nous quand on était jeunes. Les années 80, qui étaient décriées, sont un peu réhabilitées, parce qu'il y avait quand même de sacrés bons groupes dans les années 80. Et je ne me situe pas dans l'histoire."

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