Christine and the Queens, un double musical salutaire pour Héloïse Letissier
"J'ai toujours été peu intéressée par mon état civil et mon quotidien. C'est pour ça que j'ai créé un personnage, pour m'échapper dedans", explique à l'AFP la chanteuse de 26 ans aux cheveux chatain clair.
"Un processus de survie"
Plus qu'un simple pseudonyme, ce personnage de Christine & the Queens, avec ses costumes masculins et ses chorégraphies mêlant danse contemporaine et pas de danse de Michael Jackson sur des chansons éléctro-pop, était "au départ un processus de survie" pour "exprimer ce qu'elle n'arrivait pas à exprimer".
"Christine n'est rien d'autre qu'une stratégie, c'est comme quelqu'un qui met du rouge à lèvres pour se sentir plus à l'aise avec son visage", explique la chanteuse. Elle reconnaît dans un sourire que "beaucoup de psys ont dû ouvrir leur calepin" quand elle a soudain remercié "Christine" lors des Victoires où elle a aussi reçu le trophée pour le meilleur vidéo-clip.
"Ce qui se passe est assez vertigineux"
"Tout ce qui se passe, c'est assez vertigineux, car je suis une très jeune interprète", reconnaît celle dont le premier album "Chaleur humaine" (Because Music) a profité d'un effet "Victoires" pour dépasser la barre des 300.000 exemplaires écoulés.
"La Victoire de l'artiste féminine, je sais que ce n'est pas la même que celle qu'on donnerait à une Catherine Ringer qui a 30 ans de carrière et un parcours incroyable. Je la prends à mon échelle, comme un +bienvenue+. Maintenant, il faut que je construise le répertoire qui va avec cette Victoire !", souligne la jeune femme, à l'affiche de l'Olympia vendredi à Paris dans le cadre d'une tournée au long cours lancée en 2014. Cette tournée de "présentation", qu'elle vit un peu "comme un premier rendez-vous amoureux", doit encore emmener la nouvelle "reine" de la pop (surnom qu'elle prend avec le sourire car cela lui rappelle Greta Garbo dans le film "La reine Christine") un peu partout en France. Une tournée et des festivals
Elle est notamment à l'affiche du printemps de Bourges en avril, du festival parisien "We Love Green" en mai, puis des Francofolies de la Rochelle en juillet. Un crochet est aussi prévu à Bruxelles (17 mars) puis un autre par le festival texan South by Southwest (SXSW, 21 mars), après un passage au Canada en février, pour cette chanteuse dont la petite musique pop commence à se faire entendre aussi au-delà des frontières françaises.
"Les moments que je passe sur scène sont toujours mes préférés et les plus intéressants pour moi à travailler. C'est un excellent moment pour tester plein de choses, voir les choses qui fonctionnent", assure cette artiste qui prend plaisir à abolir les limites entre théâtre, danse et chanson.
"J'aime bien regarder vers l'Amérique, mais on n'est pas dans quelque chose rouleau compresseur. Je ne suis pas Beyoncé ! J'aime travailler avec ce qui me plaît dans la danse contemporaine, même si je ne suis pas non plus Pina Bausch...", dit cette fan absolue de Michael Jackson à propos de ses spectacles.
Perfectionniste, elle reconnaît "savoir ce qu'elle veut sur scène" mais aime aussi "ne pas prévoir ce qui peut se passer entre les chansons" pour laisser des "moments pour des accidents" et ne pas figer le spectacle.
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