Avec "Villa Rosa", Da Silva offre un nouvel album moins noir
Mais pour se réinventer, "tu as besoin des autres", juge-t-il. Pour "Villa Rosa", Da Silva a pour la première fois décidé de travailler avec deux réalisateurs. "J'ai fait des maquettes très sommaires en guitare-voix car je voulais qu'ils me disent ce que leur évoquaient mes mélodies. A leur tour, leurs préproductions m'évoquaient une manière de chanter différente", raconte-t-il. "Sans eux, je n'aurais jamais pensé à faire un album comme ça. Je ne me serais jamais lancé dans l'aventure d'un morceau néo-disco boiteux", le surprenant "Gin Fizz", confie-t-il.
Pop et aérien, "Villa Rosa" est traversé par des sonorités subtilement inspirées des années 80, sur un rythme soutenu qui évoque une course de fond. "J'avais envie d'un album qui passe très vite, de vignettes très ramassées", confirme le chanteur. Contrairement à l'habitude qui veut qu'un musicien arrive en studio avec plus de chansons que celles qui finiront sur le disque afin de se donner de la marge, Da Silva n'a écrit que les dix titres qui figurent sur l'album et s'est donné dix jours pour les enregistrer.
"Je ne suis pas quelqu'un qui a besoin d'être rassuré. Je manque bien d'assurance et ça me convient de douter, s'amuse-t-il. On s'est dit +On a dix titres et dix jours. Il faut tout réussir, on ne peut pas se dire cette chanson est moins bien, on ne peut pas avoir de coups de mou". Du coup, l'enregistrement a été "affreux". "Il y a eu des clashs, des moments très difficiles, d'autant qu'on travaillait entre amis donc sans distance", confie-t-il. "Je suis sorti de ce studio fatigué mais content de l'aventure humaine, sûr d'avoir des potes et d'avoir réussi à faire un disque qui me plaisait", ajoute-t-il.
Si les textes de Da Silva ne sont pas apaisés, ils sont moins catégoriquement noirs que par le passé. "Je vais avoir 40 ans. C'est un âge où il faut que tu te demandes si tu as réussi deux-trois trucs ou s'il faut y retourner, que tu regardes ce que tu as raté mais aussi ce que tu as gagné. J'ai un peu équilibré les choses, je n'ai pas fait que regarder le verre à moitié vide. Ce qui était assez pathologique chez moi", sourit-il.
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