"Avant elle" du chanteur Aliocha Schneider : les coulisses du tournage d'un clip de musique avec le réalisateur Cédric Klapisch

"Bonjour, entrez, bienvenue !". Tout sourire, le jeune artiste blond Aliocha Schneider ouvre la porte de l’immense villa où il nous a donné rendez-vous. Il est 10h30 et le tournage a déjà commencé depuis plusieurs heures. Les caméras et les projecteurs sont en place et orientés en direction de la cage d’escalier. Le chanteur s’apprête à jouer l’une des séquences du clip : dans le rôle de l’amoureux transi, il hésite à toquer à l’appartement de la fille qu’il aime. "On reprend ? Le silence, s’il vous plaît", s’exclame Cédric Klapisch, installé derrière la caméra la plus proche des marches. "Moteur. Musique". Les équipes ont seulement une journée pour réaliser la vidéo de la nouvelle chanson d’Aliocha, Avant elle. Des mois de préparation et des jours de montage ont été nécessaires à la réalisation du clip.

Un travail d'équipe

Derrière le chanteur, plusieurs personnes s’activent pour que la journée se déroule au mieux et ne prenne pas de retard. Une cheffe opératrice assiste le réalisateur, gère le nombre de prises et surveille l’horloge. Elle veille au bon déroulement du tournage et doit s'adapter aux changements de dernière minute. "J’ai une idée à te soumettre", lance Aliocha à Cédric Klapisch avec un regard complice. "Au moment où j’essaye de voir par le judas de la porte, quelqu'un pourrait passer derrière moi avec une valise ou un sac à la main. Qu’en penses-tu ?". La proposition est validée et les équipes se pressent pour la mettre en forme. Une poignée de minutes plus tard, une assistante s’improvise figurante. "Ce genre de journée est assez détendu", nous confie la productrice de Cédric Klapisch. "Ça se fait dans la bonne humeur. On a globalement tous l’habitude de travailler ensemble". 

Le tournage se découpe en trois séquences : la première montre le protagoniste errant dans le hall d’un immeuble. La seconde est une scène de rupture dans un appartement. Enfin, la troisième met en scène une grosse soirée entre amis organisée dans un vaste salon. Pour que l'enchaînement soit rapide et efficace, plusieurs semaines de préparation ont été nécessaires. Il a fallu trouver un lieu qui puisse accueillir ces différentes ambiances. La production s’est chargée de cette mission et de l’achat des décors. "Nous avions aussi besoin d’une vingtaine de figurants", ajoute la productrice.

Pour le choix des tenues, la costumière est également passée par une série d'étapes. "J’ai échangé avec Cédric pour savoir ce qu’il voulait raconter. Puis je lui ai envoyé des moodboards avec les associations de styles et de couleurs auxquelles j’avais pensé", nous raconte la costumière. "Certains des vêtements qui sont là viennent directement de la garde-robe d’Aliocha, ou alors de mes stocks. Dans un clip, il n’y a pas autant de budget que dans un film : on collabore rarement avec des marques et on achète moins de vêtements". 

Double casquette

A l’origine de cette journée de tournage, une série réalisée par Cédric Klapisch : Salade grecque, sortie sur Prime Video, le 14 avril. Aliocha y joue le rôle principal, celui d’un jeune homme qui part vivre à Athènes. "C’est génial de pouvoir faire ce projet de clip avec Cédric, j’ai l’impression d’être en famille. Je suis à l'aise avec son équipe et on se comprend bien", nous explique l’artiste qui a passé plus d’un an à leur côté. Aliocha a déjà sorti deux albums dont le dernier Naked est paru en 2020. Dans ce nouveau disque, prévu pour l'automne prochain, il chante pour la première fois en français. "C’est un vrai défi !".

Comme son frère Niels Schneider, Aliocha a aussi une longue carrière d’acteur. Il a notamment joué pour la télévision québécoise et dans la série de films de Christian Laurence, Le journal d’Aurélie Laflamme. C’est la première fois qu’il collabore avec Cédric Klapisch avec qui il est aujourd’hui ami. C’est a ce titre que ce dernier a souhaité l’aider pour son clip. "Je n’en ai pas fait beaucoup, c’est peut-être le 4e ou le 5e", nous confie le réalisateur. "C’est drôle d’ailleurs comme exercice. Parce qu’on est au service du son et pourtant, on filme sans bruit". Après cette journée intense de tournage, un mois de montage a été nécessaire pour que le clip voie le jour. Un résultat à regarder et écouter juste ici :