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Alex Beaupain mélancolique dans son nouveau disque "Loin"

Avec son nouvel album, "Loin", qui paraît vendredi 25 mars, Alex Beaupain, 41 ans, s'offre un "bilan" sur des musiques signées notamment par Vincent Delerm, Julien Clerc, La Grande Sophie mais aussi certains de ses musiciens fétiche comme la violoncelliste Valentine Duteil ou le guitariste Victor Paimblanc. Le chanteur assume plus que jamais son goût pour la mélancolie et l'intime.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Alex Beaupain en septembre 2015.
 (Frédéric Dugit/PHOTOPQR/LE PARISIEN)

"J'admire les chanteurs, et ils ne sont pas nombreux, comme Trénet ou Daho dans certaines chansons, capables d'écrire sur le bonheur", explique à l'AFP  Alex Beaupain.

Des musiques confiées à d'autres compositeurs pour éviter de "tourner en rond"

Mais "comme auditeur", "j'aime les chansons un peu tristes", ajoute-t-il.  "Un dimanche après-midi, on met du Barbara ou du Souchon, et ça nous fait un peu mal mais c'est aussi très réconfortant", poursuit le chanteur. Il s'amuse volontiers de l'image de "veuf inconsolé" ou de "solitaire torturé" que peuvent parfois renvoyer ses disques quand lui se décrit comme un artiste "heureux" de son sort.

Avec son nouvel album ("Loin") qui paraît vendredi, Beaupain, 41 ans, s'offre un "bilan" sur des musiques signées notamment par Vincent Delerm, Julien Clerc, La Grande Sophie mais aussi certains de ses musiciens fétiche comme la violoncelliste Valentine Duteil ou le guitariste Victor Paimblanc. 

Le chanteur a fait appel à tous ces compositeurs extérieurs pour éviter de "tourner en rond" après avoir récemment lui-même signé beaucoup de musiques, pour le prochain film de Christophe Honoré ("Les Malheurs de Sophie") qui  sortira en avril, mais aussi pour le captivant disque-livre "Les Gens dans  l'enveloppe". Pour ce projet sorti à l'automne, Alex Beaupain a signé des chansons inspirées par un roman écrit par la journaliste Isabelle Monnin à partir de photos de famille anonymes achetées sur internet. "Couper les virages", titre du nouvel album, provient de ce livre-disque qu'il espère pouvoir décliner en  spectacle puis en film.

Libre cours à la mélancolie

Dans "Loin", Alex Beaupain, qui avait brutalement perdu sa compagne il y a une quinzaine d'années, laisse de nouveau libre cours à cette mélancolie et parfois cette pointe de nostalgie qu'il apprécie tant, à travers des chansons comme "Je te supplie" questionnant le deuil et la foi ou "Les voilà" évoquant  la disparition de ses parents.

Des chansons en guise de "mausolées pour ceux qui ne sont pas là", justifie ce "non croyant". Il se souvient aussi, avec les mots de Vincent Delerm, de son enfance à  Besançon, et qu'importe qu'il n'ait jamais habité dans la "Rue Battant" retenue pour le titre.

Le chanteur adoubé par le cinéma - il a reçu un César en 2008 pour la bande originale des "Chansons d'amour" de Christophe Honoré mais jamais de Victoire de la musique - multiplie également les clins d'oeil au 7e art avec ici la voix de Maurice Pialat ("Van Gogh") ou là celle de Fanny Ardant ("Cela valait-il la  peine?").

Pas de sujet politique, malgré l'envie

Mais il ne se risque pas cette fois sur le terrain politique comme cet électeur socialiste revendiqué l'avait fait il y a quelques années avec sa chanson "Au départ" contant le désenchantement des années Mitterrand. Il en aurait pourtant des choses à dénoncer, sur la "déchéance de nationalité, qui est atroce", ou sur "la réforme du code du travail" qui  "l'inquiète". "Je trouve qu'on a abdiqué sur beaucoup de choses", regrette celui qui pense qu'il revotera malgré tout Hollande en 2017, même "s'il en est moins sûr qu'avant". 

La gauche, la montée du FN ou les attentats de 2015, ce fan de Renaud  rêverait parfois de capturer ça dans une chanson, mais à condition qu'elle en "vaille le coup" : "Après l'attentat contre Charlie Hebdo, j'ai écrit une chanson. Beaucoup d'amis m'ont dit qu'il fallait la mettre dans l'album, mais je ne la trouvais pas assez bonne, je n'avais pas envie de surfer sur un truc opportuniste..."

"C'est difficile d'écrire des chansons politiques et engagées. Ce qui n'est pas dur, c'est d'en faire de mauvaises, mais c'est embarrassant les mauvaises chansons politiques, ça dessert les causes qu'elles sont censées défendre",  estime Beaupain pour qui, "une chanson, ce n'est pas un tract". 

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