Photo du petit Grégory : la famille accepte les excuses du festival de Montreux
Une photo du petit Gregory Villemin a été utilisée par un graphiste pour illustrer une publicité publiée dans le quotidien du Festival de jazz de Montreux, "une erreur regrettable", selon le festival qui s'est défendu d'avoir voulu monter un coup médiatique. L'avocat des parents du petit Grégory, assassiné en 1984, avait annoncé mercredi 17 juillet vouloir porter plainte "pour obtenir réparation du préjudice".
"Les époux Villemin acceptent les excuses du Festival et n'entendent pas engager une procédure", a indiqué Me Thierry Moser. "Ils ont un souci d'apaisement, ce qui est tout à leur honneur", a-t-il ajouté.
L'affaire avait fait le buzz sur internet
L'affaire avait été révélée par un internaute, qui a fait le buzz sur internet. La photo légèrement filtrée illustre une publicité pour la garderie d'enfant du festival et figure à la dernière page du journal, appelé Montreux Jazz Chronicle. Le Festival de Jazz de Montreux s'est défendu, mercredi 17 juillet, d'avoir voulu monter un coup médiatique, comme l'en accusait l'avocat des parents du petit Grégory Villemin, assassiné en 1994 et dont la photo a été reproduise par erreur dans une publicité du journal du festival.
L'image choisie par un jeune maquettiste
"Nous sommes en communication avec l'avocat des parents de Grégory", a indiqué au journal "20 Minutes" le porte-parole du festival, en ajoutant qu'il était en train de rédiger des excuses formelles à l'intention de la famille Villemin. "Nous n'avons évidemment absolument pas voulu faire de coup médiatique", a-t-il ajouté, "nous n'aurions aucun intérêt à cela puisque l'impact est totalement négatif". Tous les exemplaires du journal - soit 2000 à 3000 pièces - ont été retirés sitôt la gaffe connue. Selon lui, il y a eu deux erreurs qui expliquent cette regrettable histoire.
Le journal emploie durant le festival des jeunes en formation pour la mise en page. En l'occurrence, un jeune graphiste étranger cherchait une image d'enfant pour illustrer la publicité sur la garderie. Il a tapé "enfant" sur google images, et a choisi celle du petit Gregory sans savoir qui il était, et l'a téléchargée. Par ailleurs, la rédaction en chef du journal n'a pas vu l'erreur car la photo était légèrement floutée, a encore indiqué le porte-parole en réitérant les excuses du festival pour cette grosse gaffe.
Christine et Jean-Marie Villemin, les parents du petit Gregory, se sont dits "scandalisés" mardi 16 juillet, par la voix de leur avocat. "J'invite les organisateurs du festival à m'adresser immédiatement une lettre d'excuses en bonne et due forme", a déclaré Me Thierry Moser. Faute de quoi une action en justice sera "certainement" intentée, a ajouté l'avocat.
Mercredi 17 juillet, le ton de Me Moser s'est durci : "Cet argument de l'erreur commise par un jeune débutant est pitoyable. Et nous entendons agir en justice pour obtenir réparation du préjudice qui a été causé", a déclaré Me Thierry Moser sur France 3 Lorraine. "Je pensais hier avec un peu de naïveté que peut-être il y aurait de la bonne foi de la part des organisateurs du festival, mais nous ne le croyons plus", a-t-il ajouté. "La faute est absolument inexcusable et nous pensons même à un coup médiatique organisé par le Festival (...). Nous ne discernons aucune excuse qui soit admissible", a poursuivi l'avocat.
Une affaire toujours pas résolue 30 ans après
L'affaire Gregory est l'une des plus importantes histoires judiciaires des 30 dernières années, et n'a jamais été résolue. Le 16 octobre 1984, le corps du petit Grégory a été découvert dans une rivière, la Vologne. L'enfant a été retrouvé mains et jambes liées, à 7 km du domicile de ses parents, Christine et Jean-Marie Villemin.
Un mystérieux corbeau avait fait part du crime par un appel téléphonique quelques heures avant la découverte du corps. Le lendemain, le crime a été revendiqué par une lettre anonyme à Jean-Marie Villemin. Le couple Villemin recevait depuis 4 ans des lettres de menaces de ce mystérieux corbeau, et la mort de leur fils a été considérée comme une exécution de ces menaces.
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