Orelsan déprogrammé des "Francos", sous la pression de Ségolène Royal ?
L'entourage professionnel d'Orelsan s'est dit "affligé" par la décision des Francofolies de La Rochelle de déprogrammer le rappeur. Le 15 mai, la direction du festival se déclarait pourtant "heureuse d'accueillir Orelsan pour la 25ème édition" du festival. Aujourd'hui, l'entourage du rappeur soupçonne une annulation "sous la pression d'associations et de personnalités politiques".
"Nous sommes scandalisés que ce festival créé par Jean-Louis Foulquier, en cette année anniversaire, entache définitivement par cet acte de censure, son
image", indique le management de l'artiste. De son côté, le directeur des "Francos", Gérard Pont, a affirmé qu'il "n'avait fait l'objet d'aucune pression" ."J'ai pris la décision tout seul car me suis dit qu'on n'allait pas avoir un concert serein, dans des conditions normales. Je ne voulais pas faire un concert sous pression", a-t-il déclaré.
Quelles pressions? C'est toute la question. Le manager d'Orelsan pointe du doigt la présidente de la région Poitou-Charentes, qui finance le festival. Sur le site Internet de Sud Ouest, Ségolène Royal affirme avoir récemment demandé des "clarifications" aux organisateurs des Francofolies sur la présence de l'artiste.
"En tant que femme et présidente de la région Poitou-Charentes, je n'ai absolument pas envie de sponsoriser sur mon territoire une personne qui vante les violences faites aux femmes" , indique-t-elle. Et d'ajouter : "Même si je n'ai pas à me mêler des choix artistiques, j'assume, et je me réjouis qu'il ne chante pas ses paroles de haine et de meurtre aux Francofolies."
Orelsan aurait dû se produire le 14 juillet sur la scène de la Motte Rouge, avec les rappeurs Oxmo Puccino et Sefyu. Le jeune homme avait fait l'objet fin mars d'une vive polémique liée au clip de "Sale pute", posté il y a deux ans sur internet. Le Printemps de Bourges l'avait maintenu dans sa programmation malgré le retrait par la région Centre d'une partie de sa subvention et la pression de plusieurs associations qui voient dans ses textes une apologie de la violence envers les femmes, ce dont il s'est défendu.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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