Reportage : Jean-Laurent Serra, Virginie Delehautemaison, Stéphane Fouquet, Sandra Sonder « La Flûte Enchantée » de Mozart fut jouée pour la première fois en 1791. Et ce n’est que bien plus tard, en 1865, que le public parisien a découvert cette œuvre (en français) au théâtre lyrique du Châtelet. Entre temps, c’est l’adaptation de Lachnith qui a prévalu. Pourquoi ? Parce qu’à l’époque, l’Opéra de Paris ne donnait que des œuvres adaptées en français. Il était en effet inconcevable de ne pas comprendre tous les ressorts d’une intrigue.Exit donc la langue allemande.Cette liberté de langue ne fut pas la seule que s’accordèrent le compositeur Ludwig Wenzel Lachnith et le librettiste Etienne Morel de Chédeville. Leur « Mystères d’Isis » est en effet truffé d’autre airs d’opéra tirés de « Don Giovanni » ou de « La Clémence de Titus ». Cette adaptation fut décriée par les critiques et par certains compositeurs comme Hector Berlioz. Mais le public, lui, ne bouda pas son plaisir. Entre 1801 et 1827, « Les Mystères d’Isis » firent l’objet de 130 représentations…avant de tomber dans l’oubli. L'oeuvre renaît aujourd’hui grâce au Palazzetto Bru Zane (Centre de musique romantique française) qui donne le 23 décembre un concert unique avec les musiciens du Concert Spirituel et le Chœur de la Radio Flamande, dirigés par le chef baroque Diego Fasolis. Concert qui fera l’objet d’un enregistrement par le Palazzetto Bru Zane.