La diva des quartiers, Malika Bellaribi Le Moal, fait vibrer les voix amateurs sur Didon et Enée
Faire rimer opéra et banlieues, c'est la mission que s'est fixée la chanteuse lyrique Malika Bellaribi Le Moal. Celle qu'on surnomme la diva des quartiers prépare Didon et Enée de Purcell avec une chorale amateur.
Chanteuse lyrique, Malika Bellaribi Le Moal s'investit depuis vingt ans dans les banlieues pour faire découvrir l'opéra à des publics à priori très éloignés du bel canto. A Villeurbanne et Vaux-en-Velin près de Lyon, elle anime des ateliers hebdomadaires où des amateurs, même débutants, peuvent venir découvrir le pouvoir de leur voix.
Malika monte régulièrement un spectacle avec eux. Cette année, elle a choisi Didon et Enée de Purcell. L'oeuvre sera présentée le 5 juillet à la Roseraie du Parc de la Tête d'or à Lyon et le 6 juillet sur le parvis de la Cathédrale Saint-Jean à Lyon.
Pourquoi cet opéra baroque et réputé compliqué à chanter ? "Parce qu'il parle de ce qu'on peut retrouver dans la société, les fake news... Il y a de la conspiration de la manipulation..." explique Malika Bellaribi le Moal.
Née loin de l'opéra
Mezzo-soprano reconnue, Malika Bellaribi le Moal est née dans un bidonville de Nanterre. Un grave accident à l'âge de 3 ans et une longue convalescence chez les religieuses de Saint-Vincent ont changé sa vie. Elle a 35 ans quand elle décide de ne pas devenir comptable et de se consacrer à sa carrière de chanteuse lyrique. Bien lui en a pris car sa voix chaude et d'une longueur impressionnante lui ont ouvert les scènes du monde entier.
Diva mais pas trop
Ce destin hors-norme lui a forgé un sacré caractère doublé d'une belle âme. Depuis plus de vingt ans, avec l'association Voix En Développement, Malika anime des ateliers de chants pour enfants, adolescents et adultes bousculés par la vie.
La cantatrice sait que l'opéra est considéré comme élitiste et qu'il peut s'avérer difficile d'accès. D'où l'idée de proposer des ateliers hebdomadaires an allant au coeur des quartiers. A Bondy, Créteil et depuis 2015, Villeurbanne et Vaux-en-Velin, elle accueille tout ceux qui se présentent avec un mélange de bienveillance, de fermeté et d'exigence. Et apparememnt, ça fait des heureux et des heureuses !
C'est une surprise pour moi témoigne Mohammed. Ce retraité n'en revient toujours pas de chanter.
L'opéra, ça a vous donne des idées, ça vous donne confiance.
Mohammedchanteur amateur
"Dès le premier cours, je suis sortie, j'étais à 10cm du sol. C'était inouïe !" renchérit Nadia.
Un bonheur partagé par Malika Bellaribi le Moal. Pour elle, la diversité des voix, leur naturel est aussi une force. "J'ai des timbres particuliers. Tout le monde est différent et doit s'accepter comme il est avec sa singularité. Résultat : j'ai des sons [elle laisse un silence évocateur]... Ça touche l'âme."
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