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Coup de coeur à la Folle Journée de Nantes : Vincent Peirani, François Salque et les "chanteurs d'oiseaux"
Troisième jour de cette "Folle Journée" de Nantes. Enfin un beau ciel bleu qui éclaire les façades, dans le froid vif du matin. Et premier coup de coeur du jour pour un concert baptisé "Migration: un voyage du Nord au Sud", avec François Salque, Vincent Peirani, et les imitateurs de chants d'oiseaux, Jean Boucaud et Johnny Rasse. Laissez-vous emporter par la magie de ce voyage imaginaire...
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L’accordéoniste-héron
Le vendredi à Nantes c’est la journée des enfants. Des classes entières qui défilent, et sans doute de toute la Loire-Atlantique. On les a mis devant. Ils regardent, fascinés, les deux messieurs. L’un, l’air sage et grave, les cheveux bouclés, avec son gros violoncelle. Il s’appelle François Salque.
L’autre, Vincent Peirani, s’est laissé pousser la barbe. Il a un petit chignon. Il est immense. Il joue de l’accordéon et comme souvent les accordéonistes il ne regarde pas les touches. Il a la tête penchée. Il joue aussi pieds nus et, là, il est le seul accordéoniste… Parfois il lève son immense jambe droite et il la pose sur son genou gauche, pour ressembler à un grand héron. Il ne le fait pas exprès, me dira-t-il après, en coulisses. Quand il enlève sa belle chemise noire de concert, il a un tatouage ethnique sur l’épaule mais ça, il le garde secret…
Moi, je les connais, ces deux-là, plus que les enfants, parce que je les ai déjà entendus et que je n’ai qu’une envie, les réentendre. D’autant plus aujourd’hui (c’est encore plus fascinant pour les enfants) qu’ils sont accompagnés de deux drôles de zigotos.
Les "chanteurs d'oiseaux"
Ils s’appellent Jean Boucaud et Johnny Rasse et on les nomme ici les "chanteurs d’oiseaux", depuis qu’on les a découverts il y a deux ans. "Chanteurs d’oiseaux", parce que quand ils mettent la main devant leur bouche et qu’ils sifflent, on dirait d’incroyables oiseaux. L’un des deux ne peut même s’empêcher, quand il est en scène, de déployer ses ailes.Ils me diront tout à l’heure qu’il y a vingt mille oiseaux, et ils sont tout tristes parce qu’ils n’en imitent, j’exagère, ils n’en "chantent" que cinq cents. Leur programme à tous les quatre s’appelle: "Migration: un voyage du Nord au Sud" et Il y a un texte: "Le rendez-vous était fixé à Tallinn en cette fin d’été". On ne sait pas qui l’a écrit. "La mer semblait se soulever comme une voile dans le vent… Elle scintillait…Plongeons, sternes, goëlands, ils étaient tous là, recouvrant cette anse de la Baltique et se préparant pour le plus énigmatique des voyages".
La magie du voyage imaginaire
Un accord simple (do-mi-sol) répété par Peirani, une mélodie belle esquissée par Salque, d’Arvo Pärt, le musicien estonien qui vit àTallinn, et puis le Cantus Arcticus (faut-il traduire?) de Rautavaara, compositeur Finlandais. Derrière eux, les chanteurs, comme guettant près d’un étang baigné de brume. Ou près d’un lac, le Baïkal. Du coup, quand ils jouent un Rimsky-Korsakov, "La rose et le rossignol", l’un des "chanteurs d’oiseaux" fait la rose.Et voilà que par la magie du voyage imaginaire on se retrouve en Argentine. Quand le duo aborde "Armageddon" d’Astor Piazzolla, Salque et Peirani se déchaînent. Boucault et Rasse les rejoignent, soudain oiseaux d’Amazonie. Dont l’oiseau "indicateur " qui fait "croa croa" pour indiquer aux autres qu’il a trouvé du miel ou une colonie de vers.
Premier coup de coeur de la journée !
Reportage sur les enfants siffleurs de Picardie maritime, Jean Boucault et Johnny Rasse
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