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Alexandre Desplat, compositeur oscarisé, se met à l'opéra
Lauréat de deux Oscars et de trois César pour ses musiques de film, Alexandre Desplat signe pour la première fois un opéra, co-écrit et mis en scène "dans un acte de résilience" avec son épouse, la violoniste Solrey, privée de son instrument par un handicap.
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"En Silence", l'œuvre qu'il a composée, à l'affiche du théâtre des Bouffes du Nord les 2 et 3 mars, est plus exactement un opéra de chambre, avec dix musiciens et deux chanteurs, parmi lesquels la soprano Camille Poul. Desplat s'inspire directement d'une nouvelle du prix Nobel de littérature le Japonais Yasunari Kawabata, qui raconte le calvaire d'un romancier qui se retrouve paralysé, l'empêchant de poursuivre son œuvre.
En 2010, la violoniste Solrey, de son vrai nom Dominique Lemonnier, musicienne réputée, a perdu l'usage de sa main gauche après une opération au cerveau. Dès lors, elle a engagé un combat contre l'adversité, tentant de réapprivoiser son violon et explorant de nouvelles activités artistiques. Un parallèle donc entre la fiction et une histoire intime.
"Malgré la souffrance d'un travail acharné avec deux doigts, Solrey a décidé depuis trois ans de renoncer et de fermer la boîte de son violon", confie à l'AFP Alexandre Desplat. "On l'entendra toutefois dans le spectacle avec des improvisations enregistrées".
En 2010, la violoniste Solrey, de son vrai nom Dominique Lemonnier, musicienne réputée, a perdu l'usage de sa main gauche après une opération au cerveau. Dès lors, elle a engagé un combat contre l'adversité, tentant de réapprivoiser son violon et explorant de nouvelles activités artistiques. Un parallèle donc entre la fiction et une histoire intime.
"Malgré la souffrance d'un travail acharné avec deux doigts, Solrey a décidé depuis trois ans de renoncer et de fermer la boîte de son violon", confie à l'AFP Alexandre Desplat. "On l'entendra toutefois dans le spectacle avec des improvisations enregistrées".
"Comprendre comment on survit à la perte du geste artistique"
"La question que nous abordons est de comprendre comment on survit à la perte du geste artistique", ajoute le compositeur, l'une des valeurs sûres d'Hollywood, oscarisé pour "The Grand Budapest Hotel" et "La Forme de l'eau".
"Ce qui est très beau dans la nouvelle de Kawabata, c'est malgré tout la légèreté et l'ironie, sans tomber dans le pathos, avec des présences fantasmagoriques comme dans le Kabuki", une forme de théâtre japonais multiséculaire, ajoute-t-il.
Pour Solrey, "adapter et mettre en scène cette nouvelle représente une expérience essentielle : un acte de résilience en écho à la blessure profonde du silence de mon violon". "C'est extraordinaire de trouver la forme artistique qui peut résumer des années d'épreuves", souligne-t-elle. "Avec Alexandre, nous avons toujours eu l'idée de faire un spectacle ensemble. Ce sujet est rarement traité. C'était l'occasion."
"Ce qui est très beau dans la nouvelle de Kawabata, c'est malgré tout la légèreté et l'ironie, sans tomber dans le pathos, avec des présences fantasmagoriques comme dans le Kabuki", une forme de théâtre japonais multiséculaire, ajoute-t-il.
Pour Solrey, "adapter et mettre en scène cette nouvelle représente une expérience essentielle : un acte de résilience en écho à la blessure profonde du silence de mon violon". "C'est extraordinaire de trouver la forme artistique qui peut résumer des années d'épreuves", souligne-t-elle. "Avec Alexandre, nous avons toujours eu l'idée de faire un spectacle ensemble. Ce sujet est rarement traité. C'était l'occasion."
Écrire un opéra : "J'ai vécu l'exercice comme une mise en danger"
Aux lisières d'un conte fantastique, le spectateur est projeté dans un monde irrationnel, ambigu, alliant humour parfois grotesque au tragique, dans les pas de Tomiko, jeune femme sacrifiée.
"Je n'avais jamais imaginé composer un opéra. J'ai vécu l'exercice comme une mise en danger", souligne Alexandre Desplat. "La grande différence avec le cinéma, c'est le flot du récit qui emporte l'attention du spectateur devant un écran."
"Je n'avais jamais imaginé composer un opéra. J'ai vécu l'exercice comme une mise en danger", souligne Alexandre Desplat. "La grande différence avec le cinéma, c'est le flot du récit qui emporte l'attention du spectateur devant un écran."
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