Noir Désir : Serge Teyssot-Gay claque la porte
Les fans l'avaient vu venir. Début octobre, à l'occasion de la première apparition de Noir Désir sur scène, au festival rendez-Vous de Terres Neuves, à Mérignac près de Bordeaux, il en manquait un : Serge Teyssot-Gay. Bertrand Cantat n'était entouré que de Denis Barthe, le batteur, et Jean-Paul Roy, le bassiste.
Peut-être sa décision était-elle déjà prise de rompre avec le groupe. Une formation datant du lycée, dans les années 80, mais mis en sommeil depuis le meurtre de Marie Trintignant en 2003 par Bertrand Cantat.
_ Le chanteur avait été condamné à 8 ans de prison. Libéré en octobre 2007, il était resté dans l'ombre, soumis à un contrôle judiciaire lui interdisant de produire toute chanson liée au meurtre et de s'exprimer sur les faits.
Le groupe s'était pourtant remis au travail "sans pression, ni calendrier". En 2008, il avait publié deux titres inédits sur internet. Avant de remonter sur scène en octobre, pour un concert ultramédiatisé, laissant présager un véritable retour et peut-être même un album. Le communiqué brutal de Serge Teyssot-Gay met fin à ces spéculations : "Je fais part de ma décision de ne pas reprendre avec Noir Désir, pour désaccords émotionnels, humains et musicaux avec Bertrand Cantat, rajoutés au sentiment d'indécence qui caractérise la situation du groupe depuis plusieurs années".
Le guitariste, très peu prolixe, expliquera-t-il ce qu'il entend par le "sentiment d'indécence" qu'il évoque ? Il avait en tout cas déjà pris un autre tournant musical, montant des projets personnels et deux autres groupes de rock expérimental : Interzone en 2005 puis Zone Libre en 2007. Il doit sortir en janvier un nouvel album avec les rappeurs Casey et B. James.
Cécile Quéguiner avec agences
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