Musique : Mogwai, chardons ardents
C'est un groupe de référence, dans un genre à part, qui sort vendredi son neuvième album studio. Avec "Every Country's Sun", les Ecossais de Mogwai confirment leur statut de patrons sur la scène post-rock. Un terme un peu pompeux pour une musique qui déborde d'émotions.
Le post-rock, ce n'est parfois rien d'autre qu'un "trip" instrumental, sans paroles, et surtout sans véritable but. Rien de cela chez les Ecossais de Mogwai : chacun de leur album raconte quelque chose en creux. Ce neuvième disque studio, Every Country's Sun, a beaucoup à voir avec ses conditions d'enregistrement. Loin de Glasgow et ses tentations, dans un studio perdu au nord de l'Etat de New York, celui de Dave Fridmann, déjà producteur de Rock Action il y a 15 ans. Mélancolie, enfermement, libération : tous les sentiments passent dans cette musique. Quasiment à l'isolement pour enregistrer, dans les bois, le batteur Barry Burns parle avec humour d'une "bonne éthique de travail pour des Ecossais".
Certes, la recette est bien connue : des titres étirés jusqu'à plus soif, assis sur une basse et des guitares qui s'entrecroisent... Voici un album bien moins sombre que la bande originale écrite pour le documentaire Atomic l'année dernière, autour de la bombe nucléaire. Même si avec Mogwai, entre musique-défouloir et message politique, il n'y a qu'un pas que Stuart Braithwaite franchit allègrement en parlant de ce disque comme d'une "échappatoire" aux temps troublés, notamment aux Etats-Unis.
On a senti qu’on faisait partie de tout ça et après, nous sommes rentrés à ‘Brexitland’, ce qui n’est pas vraiment mieux !
Stuart Braithwaite, Mogwai
Et voilà donc plus de 20 ans que Mogwai, dans des concerts explosifs ou sur des disques soignés, offre aux différentes époques une couleur musicale toujours juste et émouvante.
Mogwai, Every Country's Sun (Pias/Rock Action Records). Album disponible le 1er septembre. En concert le 18 octobre à Lille (L'Aéronef) et le 23 octobre à Paris (Grand Rex).
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