Musique : Lomepal, confessions d'une vie de folie

Déjà, sur Jeannine, il y a la voix de la mère de Lomepal. Elle qui a souffert si longtemps du regard posé sur la maladie de sa propre mère.

Alors, Lomepal a décidé de s'accrocher à ça. "C'est beau la folie" criait-il l'été dernier devant les foules en ébullition lors de sa tournée des festivals. Tout cela est devenu chansons, transparentes, dans lesquelles il aborde ses souffrances, la dépression, la maladie, sa famille pleine de névroses, la posture face au succès débordant. Il assume cette part d'"impudeur", comprenant que cela en gêne certains, mais c'est ce qui fait de lui un artiste, tout simplement.

Il y a quelque chose de beau et de libre dans la folie et c'est ce que représentait ma grand-mère

Lomepal

Désabusé par nature, peu habitué au bonheur qu'il goûte en ce moment, Lomepal pose beaucoup de questions sur cet album. S'accrocher aux amis, aux souvenirs heureux, comme une bouée pour celui qui fut un nommé surprise l'année dernière aux Victoires de la Musique. Aujourd'hui, il dépasse allègrement le cadre du rap, parlant de "prise de risques", là aussi parfaitement assumées. Et même s'il goûte aujourd'hui à un succès mérité, la satisfaction est toujours bien fragile.

C'est aussi déprimant d'atteindre ses rêves, le vide derrière fait un peu peur

Lomepal

Ainsi est Lomepal, en interrogation constante. Il fait hurler les foules mais, quelque part, se demandera toujours pourquoi. Plus qu'un hommage a sa grand-mère décédée, Jeannine est un disque parfois bouleversant, franc et déstabilisant. Un album brillant qui parle de folie universelle.

Lomepal, Jeannine (Pineale Prod / Grand Musique Management). Album disponible. En tournée à partir de janvier, les 20 et 21 février au Zénith de Paris.