Zeltival de Karlsruhe: au plaisir de la chanson française

Incomparable par sa longueur, le Zeltival de Karlsruhe offre une large programmation musicale : du jazz, de la pop ou du reggae, voire les trois en même temps. Et plus encore. Des artistes internationaux comme Asaf Avidan et Youssou N'Dour sont conviés. Si les musiciens changent régulièrement, une constante semble se dessiner au fil des éditions : celle de la présence d'artistes français. Cette année, c'est le groupe lyonnais Babylon Circus qui était à l'honneur.

Reportage France 3 Alsace N. Gaschy / F. Grandon / C. Singer

Nombreux sont les chanteurs français à avoir exporté leur succès outre-Rhin. Ce phénomène s'est surtout vérifié pendant la période "yé-yé" où plusieurs jeunes artistes ont tenté de se lancer sur le marché de la RFA. Charles Aznavour et Johny Hallyday s'étaient essayés à un allemand approximatif pour conquérir leur nouveau public. France Gall a eu droit à des chansons directement composées dans la langue de Goethe. En témoigne le remix de son morceau "Poupée de cire, poupée de son" :

La tradition s'est perdue petit à petit . Seuls quelques artistes arrivent aujourd'hui à rayonner en Allemagne. Zaz se produit parfois avec ses textes traduits. De son côté, Shaka Ponk a acquis outre-Rhin une renommée internationale avant de revenir en France. Signe que la chanson française recommence à séduire chez nos voisins, le collectif Babylon Circus est aujourd'hui sur la scène du Zeltival. 

Né en 1995, sur les pentes de la Croix-Rousse, de la rencontre des deux chanteurs Manuel Nectoux et David Baruchel, le groupe a  beaucoup voyagé, et s'est régulièrement étoffé jusqu'à compter neuf membres aujourd'hui. La musique du groupe a elle aussi évolué sur les routes, allant du ska au rock en passant par la chanson française. 

Sur scène comme dans leurs albums (ils en ont produit cinq), on trouve une énergie débordante couplée à une envie d'expérimenter. Le thème clé est celui du passage : de la trentaine à la quarantaine, du couple au célibat, de l'adolescence à la vie d'adulte. 

La scène est notre terrain de jeu, notre défouloir, ce qui ne veut pas dire qu’on fait n’importe quoi. Chaque musicien, chaque partition, chaque pupitre raconte une histoire, et c’est la synergie de tous ces éléments que l’on souhaite transmettre au public et partager, pour qu’il devienne le 10e musicien de Babylon Circus en quelque sorte.

David Baruchel dans le Progrès.