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Soft et K’koustik font entendre la voix de la Guadeloupe au New Morning

Ils ont grandi dans l’ombre de Kassav. Loin du zouk ensoleillé de leurs illustres aînés, les groupes Soft et K’koustik font entendre une autre voix de la Guadeloupe. Une voix plus douloureuse, plus réaliste aussi, inspirée des racines africaines des Caraïbes. Rencontre avec la nouvelle scène guadeloupéenne à l’occasion de leur passage au mythique New Morning de Paris.
Article rédigé par Sophie Granel
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
K'koustik (à gauche) et Soft (à droite) sur la scène du New Morning à Paris, le vendredi 2 décembre.
 (France 3)

De la Guadeloupe, on a souvent l’image d’une carte postale : mer translucide et plage de sable fin. Une façade idyllique qui cache une réalité économique et sociale bien plus complexe. En musique c’est un peu pareil. Le souk porté et exporté depuis des années par des groupes comme Kassav, a un peu couvert la voix d’une musique plus traditionnelle, plus acoustique aux textes engagés.

Reportage : M. Méranville / Y. Bodin / J. Michaan / O. Pergament

Les groupes Soft et K’koustik sont les chefs de file de cette nouvelle vague caribéenne. Une nouvelle génération qui chante le quotidien des Guadeloupéens, leurs difficultés, leur joie de vivre aussi avec toujours, en arrière-plan, le souvenir des esclaves africains qui coule dans leurs veines.
C’est au début des années 2000 que Fred Deshayes crée Soft. Ce fils d’avocat, lui-même maître de conférence en droit public à l’université de Pointe-à-Pitre, a un sens aigu de l’histoire et de la justice. Des thèmes que l’on retrouve dans ses textes. En compagnie de ses deux acolytes Joël Larochelle (contrebasse) et Philip Sadikalay (saxophone) il prépare un nouvel album pour début 2017.

"Gwadloupéyen", est le titre phare du dernier album de K’koustik, "Son trasé". "Tras" en créole désigne un sentier, un chemin de traverse que n’ont pas hésité à emprunter les membres du quatuor (Joby Julienne, Jean-Marc Ferdinand, Alex Jabot et Fabrice Fanfant). Loin des autoroutes du zouk, le groupe - dont le nom s’inspire du ka (ou gwoka, un tambour traditionnel hérité des anciens esclaves) – chante, en créole, le passé, le présent et l’avenir de leur île.

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