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"Nzimbu", l'album commun de Ray Lema, Ballou Canta et Fredy Massamba
Trois générations de chanteurs congolais sont réunis sur "Nzimbu" ("le chant" ou "la fortune" en langue kikongo), qui mêle les chants de Ray Lema, Ballou Canta et Fredy Massamba. Le 22 janvier, quelques jours avant la publication de ce disque (le 26), ces trois grandes voix seront en concert au New Morning.
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L'alliance de trois grandes voix Bakongo et d'un guitariste brésilien
Ray Lema, l'un des pères à 69 ans de la musique centrafricaine moderne, poursuit l'exploitation d'un minerai précieux de l'immense Congo: ses chants traditionnels. Sans percussion, afin d'en révéler la puissance mélodique, mais en y apportant une certaine modernité avec les accents groove de son piano et les riches lignes harmoniques ciselées par le guitariste brésilien Rodrigo Viana.
Pour le porter, il a convoqué deux de ses cadets, Ballou Canta, 60 ans, un vieux complice, et le plus jeune Fredy Massamba, 42 ans, nouvelle star de la chanson congolaise.
Ballou Canta, après une fructueuse carrière de choriste, s'est imposé dans les années 90 avec le Soukous Stars comme l'un des porte-drapeaux de la rumba ex-Zaïroise de Kinshasa et ses avatars (soukous, kwasa kwasa...).
Fredy Massamba, qui fut longtemps membre de la troupe Les Tambours de Brazza, a publié ces dernières années deux albums marquants, Ethnophony et Makasi, où il amené la musique du village dans une mouvance soul et hip-hop.
Tous trois sont des Bakongo, l'ethnie de l'ancien Royaume du Kongo dont le territoire s'étendait avant la colonisation sur la province actuelle du Bas-Congo, en RDC, sur la pointe sud-ouest du Congo, une partie du nord del'Angola et du Gabon. Un voyage musical à travers les deux Congo
Sur "Nzimbu", ces chanteurs aux timbres complémentaires s'expriment essentiellement en kikongo, la langue de cette ethnie, très rythmique et se prêtant bien au flow hip-hop de Fredy Massamba sur "Nsongela", et en lingala, beaucoup plus répandu à Kinshasa.
Après un chant traditionnel kikongo entonné a cappella en ouverture, leur disque voyage à travers les deux Congo, entre une rumba typiquement kinoise ("Aigre Doux"), un chant d'inspiration pygmé (Ntoto), un autre empruntant aux modes harmoniques des luba ("Lusala"), ethnie du sud de la République démocratique du Congo.
D'autres chansons regardent autour, vers l'Afrique du Sud ("Lusambu") ou l'Angola avec "Leïla". La guitare de Rodrigo Viana éclaire ces chants d'un jeu de guitare subtil, flirtant parfois avec la country music.
Egalement sur cet album, "Les Oubliés du Kivu". Cette chanson, en français, rappelle que le quotidien dans certaines régions du Congo n'est pas rythmé que par les chants. Elle fait référence aux viols de masses et au conflit dans cette région de l'est de la RDC.
"Nzimbu" avec Ray Lema, Ballou Canta, Fredy Massamba et Rodrigo Viana (One Drop) à paraître le 26 janvier.
La formation est concert le 22 janvier au New Morning à Paris
Ray Lema, l'un des pères à 69 ans de la musique centrafricaine moderne, poursuit l'exploitation d'un minerai précieux de l'immense Congo: ses chants traditionnels. Sans percussion, afin d'en révéler la puissance mélodique, mais en y apportant une certaine modernité avec les accents groove de son piano et les riches lignes harmoniques ciselées par le guitariste brésilien Rodrigo Viana.
Pour le porter, il a convoqué deux de ses cadets, Ballou Canta, 60 ans, un vieux complice, et le plus jeune Fredy Massamba, 42 ans, nouvelle star de la chanson congolaise.
Ballou Canta, après une fructueuse carrière de choriste, s'est imposé dans les années 90 avec le Soukous Stars comme l'un des porte-drapeaux de la rumba ex-Zaïroise de Kinshasa et ses avatars (soukous, kwasa kwasa...).
Fredy Massamba, qui fut longtemps membre de la troupe Les Tambours de Brazza, a publié ces dernières années deux albums marquants, Ethnophony et Makasi, où il amené la musique du village dans une mouvance soul et hip-hop.
Tous trois sont des Bakongo, l'ethnie de l'ancien Royaume du Kongo dont le territoire s'étendait avant la colonisation sur la province actuelle du Bas-Congo, en RDC, sur la pointe sud-ouest du Congo, une partie du nord del'Angola et du Gabon. Un voyage musical à travers les deux Congo
Sur "Nzimbu", ces chanteurs aux timbres complémentaires s'expriment essentiellement en kikongo, la langue de cette ethnie, très rythmique et se prêtant bien au flow hip-hop de Fredy Massamba sur "Nsongela", et en lingala, beaucoup plus répandu à Kinshasa.
Après un chant traditionnel kikongo entonné a cappella en ouverture, leur disque voyage à travers les deux Congo, entre une rumba typiquement kinoise ("Aigre Doux"), un chant d'inspiration pygmé (Ntoto), un autre empruntant aux modes harmoniques des luba ("Lusala"), ethnie du sud de la République démocratique du Congo.
D'autres chansons regardent autour, vers l'Afrique du Sud ("Lusambu") ou l'Angola avec "Leïla". La guitare de Rodrigo Viana éclaire ces chants d'un jeu de guitare subtil, flirtant parfois avec la country music.
Egalement sur cet album, "Les Oubliés du Kivu". Cette chanson, en français, rappelle que le quotidien dans certaines régions du Congo n'est pas rythmé que par les chants. Elle fait référence aux viols de masses et au conflit dans cette région de l'est de la RDC.
"Nzimbu" avec Ray Lema, Ballou Canta, Fredy Massamba et Rodrigo Viana (One Drop) à paraître le 26 janvier.
La formation est concert le 22 janvier au New Morning à Paris
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