Le label Nø Førmat! fait son festival au Théâtre du Châtelet
"Notre volonté de départ est de tout s'autoriser, tant que c'est exigeant, novateur, et de qualité", affirme, cité par l'AFP, Laurent Bizot, responsable de Nø Førmat ! qu'il a créé en 2003.
Le disque "Lift", où le pianiste Koki Nakano expose en compagnie du violoncelliste Vincent Segal ses rêveries musicales, autant influencées par la musique répétitive que par Satie, Fauré ou Rameau, est l'un des derniers nés des 32 albums que compte le label. Ce duo ouvre le festival Nø Førmat ! vendredi.
Autre duo, autres ambiances, autres horizons : le tandem magique unissant Vincent Segal, encore, et le joueur de kora malien Ballaké Sissoko. "En général, quand il n'y a pas de problèmes, j'essaye de continuer les choses jusqu'à l'évanouissement des formes", confie Vincent Segal. L'esprit d'ouverture et l'insatiable curiosité de ce musicien globe-trotter, ancien membre du groupe de "M", accompagnateur de Sting ou membre du duo électro Bumcello, collent parfaitement à la philosophie du label.
Nø Førmat ! ne s'interdit rien
Car Nø Førmat ! ne s'interdit rien. Dans ses aventures, se croisent la musique des griots et la musique de chambre européenne, le Japon et le classique contemporain. Mais aussi le Cameroun, le blues et la Nouvelle-Orléans, une étrange fusion concoctée par Blick Bassy sur l'album "Akö" qui se veut un hommage à Skip James, l'un des premiers héros du blues. Ce séduisant musicien coloriste, originaire de Yaoundé, sera à l'affiche samedi, tout comme la chanteuse britannique ALA.NI dont la voix a déjà brisé quelques cœurs."C'est complètement éclectique et imprévisible", souligne Laurent Bizot. "Notre label reste attaché à la musique sous toutes ses formes et de tous horizons", poursuit cet ex-juriste chez Universal, qui a monté Nø Førmat ! en 2003 pour accueillir des projets ne trouvant pas leur place sur une major soumise aux lois du marché.
Indépendance totale dans les choix, allant des duos les plus intimistes à l'univers sonore plus électrique du guitariste Nicolas Repac, mais aussi grande liberté dans le temps de leur réalisation. "C'est tout le luxe d'un label indépendant", explique Laurent Bizot. "On n'a pas de contrainte de temps, c'est le rythme du projet qui prime, et non pas le rythme du marché."
La rencontre miraculeuse entre Vincent Segal et Ballaké Sissoko en est le reflet : ces musiciens ont mis des années à s'apprivoiser, avant de s'autoriser à enregister leur dernier disque "Musique de Nuit" sur le toit-terrasse de la maison du Mandingue, sous le ciel étoilé de Bamako.
> Le programme complet du Nø Førmat Festival (certaines dates affichent complet)
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