La chanteuse Elina Duni et un chœur d'oiseaux dans un jardin de Coutances, une douce rêverie à Jazz sous les pommiers
Dans le cadre du traditionnel Concert-Promenade de Jazz sous les pommiers, le public a notamment pu entendre l'émouvante artiste native d'Albanie dans un concert chanté en plusieurs langues.
Chaque année, Jazz sous les pommiers convie les festivaliers à un double-concert matinal en deux parties situées à des endroits différents de Coutances, où des artistes les attendent pour enchaîner deux sets. Le principe : une fois au rendez-vous fixé le vendredi à 10 heures, le public se scinde en deux. Chaque groupe est conduit vers une destination mystérieuse, assiste au premier concert puis repart en balade vers le rendez-vous du second set musical, à trois kilomètres de là...
Cette année, la chanteuse Elina Duni attend le public dans un beau et vaste jardin situé non loin de la cathédrale, tandis que le trio français Xian Bô joue dans un parc plus éloigné.
"Neuf tableaux en neuf langues"
Surgie du fond du jardin alors que le public l'attendait assis sous un beau ciel bleu, Elina Duni entame son tour de chant a cappella, en marchant vers la scène au milieu des spectateurs. Puis, s'accompagnant tantôt de sa guitare, tantôt du piano, tantôt d'un instrument de percussion, elle interprète des titres de son album solo Partir sorti en 2018 sur le prestigieux label ECM.
"Voici neuf tableaux en neuf langues... Tout ce qu'il reste, c'est l'inconnu devant nous", dit-elle au public, en préambule. Dans son disque, à l'exception d'une composition personnelle, Elina Duni reprend des chansons des répertoires portugais, yiddisch, des chants traditionnels du Kosovo, de Macédoine, d'Albanie, d'Arménie, du monde arabe, de Suisse, mais aussi une chanson de Jacques Brel, Je ne sais pas. Ce vendredi matin, elle joue la plus grande partie de ce répertoire, seule sur scène.
Elina Duni, née à Tirana, en Albanie, installée en Suisse depuis 1992 après que ses parents artistes ont fui le communisme, chante l'exil, la saudade, les désillusions de l'amour, avec profondeur, pudeur et grâce.
L'artiste ponctue son concert d'intermèdes tantôt pour présenter ses chansons, tantôt pour glisser des phrases poétiques et mélancoliques, à l'image de son répertoire. "C'était toujours mon père qui chantait cette chanson", glisse-t-elle ainsi, sourire aux lèvres, avant de développer son récit et d'entamer une chanson.
Des oiseaux, sublimes choristes improvisés
Ce vendredi matin à Coutances, Elina Duni ne chante pas vraiment seule. Charmés par cette voix venue des profondeurs de l'âme humaine, des oiseaux participent à la fête. Qu'il est doux d'entendre leur chant scintillant et joyeux alors qu'il s'est tu, ou s'éclipse peu à peu, dans tant de villes.
Alex Dutilh, producteur de France Musique, était présent et sous le charme. Il a immortalisé cette chorale inattendue.
Après cette première partie, la suite logique consistait à suivre le groupe de mélomanes en direction de l'autre concert... Raté ! Le temps d'échanger quelques mots avec la chanteuse, il était trop tard, public et accompagnateurs s'étaient envolés vers l'autre destination-mystère, comme des oiseaux insaisissables.
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