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Maradona, une star célébrée par les musiciens et chantée dans le monde entier

De son argentine natale à la France, Maradona a inspiré des foules de musiciens, comme Manu Chao, Benjamin Biolay ou Linda de Souza. Il a même parfois pris le micro.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
Diego Maradona et Quincy Jones au carnaval de Rio le 26 février 2006 (BERNADETE LOU / REX FEA/REX/SIPA / LOU)

Rockeurs argentins, Manu Chao, Benjamin Biolay et même Linda de Suza : Maradona a été chanté dans le monde entier et "El Diez", admiré par Oasis ou Queen, a même pris le micro en de rares occasions.

"Aujourd'hui, quand on cherche sur les plateformes musicales comme Spotify, on se rend compte qu'il y a un nombre incalculable de titres sur lui, et ce qui est sûr c'est qu'aucun autre footballeur n'en a suscité autant", remarque pour l'AFP Pierre-Etienne Minonzio, journaliste à L'Equipe, auteur du Petit manuel musical du football.

"Le débat sur le plus grand joueur du monde se joue entre Maradona et Pelé, mais quand on parle de source d'inspiration pour un artiste, Pelé c'est une personnalité un peu lisse, quelqu'un qui a fait des pubs pour des cartes de crédit, alors que Maradona est 'bigger than life' ('plus grand que la vie')", poursuit le spécialiste, également chroniqueur sur France Inter.

Manu Chao, "si j'étais Maradona"

Un des hommages les plus sincères, et un des meilleurs musicalement, La vida tombola, est signé Manu Chao. "Si j'étais Maradona, je vivrais comme lui", chante-t-il. Cette chanson figure d'ailleurs dans le film d'Emir Kusturica consacré à l'ancien numéro 10 argentin. Le chanteur, habitué des tournées dans les stades en Amérique latine, y encense la capacité de Maradona à se relever de tout.

Manu Chao, vrai fan de foot, disait en 2007 à l'AFP son admiration pour les footballeurs internationaux aux vies sous les projecteurs : "En tant que musiciens, on est un peu habitués à la pression, mais quand on voit les gars sur des matches comme ça, la pression est multipliée par mille ! Nous, une erreur à la guitare n'est pas plus grave que ça. (Eux) ça a plus de conséquences."

Le musicien n'en était pas à son coup d'essai. Avec la Mano Negra, groupe qui l'a fait connaître, il avait lâché Santa Maradona, décharge de rock alternatif. Buenos Aires ‘97.

En photo avec Freddie Mercury ou les frères Gallagher

Entre stars mondiales, on finit toujours par se croiser. Comme cette fois, un an avant la guerre des Malouines, où Maradona en T-shirt de l'Union Jack pose avec Freddie Mercury du groupe Queen en T-shirt aux couleurs de l'Argentine.

Il y a encore cette brève rencontre, plus épique, avec les frères Gallagher du temps d'Oasis, dans un bar après un concert en Argentine. Maradona débarque avec une trentaine de types "genre malfrats" et de "filles de la nuit', raconte Liam Gallaguer. Les frères demandent à le rencontrer, la star argentine accepte, mais les deux Britanniques n'ont pas trainé après la photo de groupe, quand l'interprète les prévient : "Maradona dit que si vous embarquez une de ses putes, il vous fait buter."

Célébré par les musiciens argentins

Pour en revenir au rayon rock-pop, c'est évidemment en Argentine, pays dingue de ballon rond, que les musiciens se sont déchaînés de son vivant pour le célébrer, entre Los Piojos (Marado) ou Andrés Calamaro (Maradona). Mais sa vie fut aussi mise en musique en partitions blues (Maradona Blues de Charly Garcia, avec un clip où le joueur-star tape vaguement sur un tambourin), reggae (Capitan Pelusa de Los Cafres), ou cuarteto, genre très populaire au pays de "l'Albiceleste", avec notamment La mano de Dios du chanteur-vedette Rodrigo (parfois appelé Rodrigo Bueno "El Potro").

En France, Benjamin Biolay, dont l'Argentine est devenue le second pays, évoque l'épisode de la main de Dieu (Borges futbol club) tandis que Linda de Suza narre dans un titre-ovni la fascination du joueur exercée sur un gamin (Maradona).

Maradona ne s'est jamais fait chanteur. Mais dans le documentaire de Kusturica, on le voit au micro entonner La mano de Dios de Rodrigo. "C'est un moment génial, au départ il ne chante pas très bien et sa famille dans la salle est consternée –'qu'est-ce qu'il fait encore ?' (rires)- mais il arrive à emballer le tout dans un final délirant et sa famille le rejoint sur scène, comme un symbole de sa vie, où il part de tout en bas et réussit à remonter", décrit Pierre-Etienne Minonzio.

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