Lescop en tournée : le retour lumineux et rétro du chanteur pop

Onze ans qu’il n’avait pas foulé les planches de La Cigale. En 2012, il sortait du bois avec son mini-hit monocorde "La Forêt". Après un premier album encensé, Lescop a fait quelques détours, dont un plongeon dans la funk avec son groupe Serpent, tout en s’essayant au cinéma et au théâtre.
Article rédigé par franceinfo Culture - Mathilde Collet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Pochette de "Rêve parti", le nouvel album de Lescop. (MATTHIEU TESSIER)

Après avoir rempli La Cigale, Lescop continue sa tournée partout en France depuis le mois de mars pour faire résonner la pop vintage et poétique de Rêve parti. Ce nouvel album aux sonorités minimalistes et aux duos délicats était attendu depuis la sortie du précédent, Echo, il y a presque huit ans.

C'est un brun ténébreux qui s'est avancé sur la scène de La Cigale il y a quelques jours, bercé par les stroboscopes verts et le son des claviers, cold wave à souhait. Visage fermé et anguleux, veste à épaulettes sur silhouette longiligne, il pourrait être le septième membre de La Famille Addams. Mais quand il attrape le micro, la salle se réchauffe soudainement. Peut-être la signature Lescop : une pop froide pour des mots d'amour susurrés comme un petit frère de Daho.

Les dépendances et la liberté

Mathieu Peudupin revient cette année avec son Rêve parti, un disque très personnel et transi de mélancolie. Comme la fin d'un songe qui aurait duré presque dix années, il conte les relations toxiques, les dépendances et la liberté.

Sur la pochette de l'album, il est assis sur la remorque d'une vieille Mercedes rouge pleine de poussière. Les rêves ont filé, mais la fête n'est pas finie pour autant. Lescop n'a pas dévié de sa route et nous fait encore danser. Une basse imposante, des boîtes à rythmes minimalistes, de vieux synthés. Une pop rock toujours fidèle à l'esthétique synthétique des années 1980.

Les Cure scandaient que les garçons ne pleurent pas. Ceux de Lescop ont du mal à "ignorer les larmes qu'on voit dans leurs grands yeux". Dans Les Garçons, single à l'écriture poétique et franche, le chanteur questionne l'idéal masculin, la construction virile et les normes genrées. Sur un air qui évoque presque Cherchez le garçon de Taxi Girl, normal pour un adorateur de Daniel Darc : une histoire de loubards tendres, de garçons durs et fragiles à la fois.

Et une mention spéciale à ses trois collaborations 100% féminines qui ponctuent l'album. Izia pour chanter la rupture amoureuse (La Plupart du temps), façon Ringer et Lavoine d'un Qu'est-ce que t'es belle. Mais aussi Halo Maud (La Femme papillon) et Laure Cahen (Effrayé par la nuit). Qui sait, l'une d'elles se joindra peut-être au chanteur sur une date de sa tournée. Douceur garantie.

Lescop en concert, le 12 avril à Grenoble, le 13 avril à Toulon, le 19 avril à Brest et le 12 juin à La Rochelle.

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