"Les prix se sont envolés, triplant voire quadruplant les estimations les plus élevées", s'est enthousiasmé David Jalloux, expert de la vente aux enchères exceptionnelle organisée à la Maison ronde. "Le public a répondu présent parce le vinyle revient à la mode mais aussi parce qu'il a conscience que ces disques, qui ont appartenu à Radio France, font partie de notre patrimoine", a-t-il expliqué à l'AFP. La Maison ronde cédait aux plus offrants 8.000 vinyles qu'elle possédait en plusieurs exemplaires. Le fruit de la vente doit servir à financer la numérisation de sa gigantesque discothèque qui compte 1,5 million de disques, dont 450.000 microsillons.Un 45 tours de Syd Barrett parti pour plus de 10.000 eurosUn millier de mélomanes ou de collectionneurs ont assisté, dans le célèbre Studio 104 récemment rénové, à ces enchères inédites en France. Certains étaient venus de Belgique, de Suisse ou d'Allemagne et d'autres y ont participé, via internet, depuis les Etats-Unis ou le Japon. Le clou de la vente, un rarissime 45 tours de Syd Barrett, un des fondateurs du groupe Pink Floyd, dont il ne reste que quatre exemplaires dans le monde, a été adjugé à 10.500 euros. Il était estimé entre 6.000 et 7.500 euros. Un fan de James Bond a, quant à lui, acquis six 33 tours des musiques originales des films du célèbre agent secret pour 700 euros. L'ensemble était estimé dix fois moins cher.L'histoire de la musique diffusée par Radio FranceUn lot de neuf 33 tours de Nina Simone (estimé 100 à 200 euros) a trouvé preneur à 950 euros tandis qu'un lot de trois disques de James Brown, le roi de la funk, est parti sous le marteau à 850 euros, soit seize fois son estimation. Un lot de sept disques de Serge Gainsbourg (six 33 et un 45 tours), comprenant des titres mythiques comme "Je t'aime moi non plus", "Initiales B.B." ou "Aux armes et caetera", s'est vendu 750 euros (estimé entre 100 et 200 euros). Du jazz au classique en passant par le rock, la pop, le funk, la soul ou la chanson française, tous les styles étaient représentés parmi les disques qui "racontent l'histoire de la musique diffusée sur les antennes de la Maison ronde depuis les années 1960", a expliqué Marc Maret, le directeur de la discothèque.