La nouvelle jeunesse de l'Opéra Comique

La programmation est ambitieuse. Le propos des nouveaux directeurs également. Il s'agit, ni plus ni moins, de refaire de la salle Favart le temple de l'art lyrique français.
_ L'Opéra-comique renaît de ses cendres : salle restaurée et agrandie, façade ravalée, et donc programmation redorée.

La salle ouvre ses portes ce soir, avec l'Etoile, un opéra-bouffe d'Emmanuel Chabrier créé en 1877. La direction musicale est assurée par Sir John Eliot Gardiner ; la mise en scène par les nouveaux directeurs des lieux, le tandem Jérôme Deschamps - Macha Makeïeff.

_ Et Jérôme Deschamps a vu grand, pour la reprise : Gardiner, le plus francophile des chefs d'orchestre anglais connaît l'œuvre comme sa poche : il l'a déjà dirigée à l'Opéra de Lyon en 1984, et enregistrée dans la foulée.

La rénovation des lieux s'accompagne d'un nouveau projet artistique. Jérôme Savary, après sept années passées à la tête de l'Opéra-comique, a passé la main. Changement de personne, changement de style : finies, les productions légères qui restent à l'affiche sur de longues périodes; cette saison, la salle présente de nouvelles productions (cinq en 2007-2008) allant du baroque au contemporain.

Et pour concrétiser cette nouveauté, la salle a reçu un bon coup de pinceau. La façade est ravalée ; et surtout, la fosse d'orchestre a été agrandie et adaptée au répertoire. L'acoustique de la salle a également été traitée grâce à une petite ingéniosité : dépose de la lentille au plafond, et remplacement par un lustre qui “assure une acoustique parfaite” commente l'architecte des monuments historiques, Alain-Charles Perrot.

Le budget est à la hauteur : 15 millions d'euros en 2008. L'Etat a prévu de porter sa subvention à plus de 9 millions. C'est bien, mais cela reste tendu, commente le directeur-adjoint, Olivier Mantei. La nouvelle équipe “attend encore des réponses budgétaires déterminantes pour la mise en place du projet.”

Guillaume Gaven