L'ex-chanteur star Kris Wu condamné en Chine à 13 ans de prison pour viol
Les accusations portées contre l'artiste ont contribué à amplifier le mouvement #MeToo en Chine où le régime est très attentif à toute source d'instabilité politique.
L'ancienne superstar sino-canadienne Kris Wu a écopé en Chine d'une peine de treize ans d'emprisonnement et d'une expulsion du territoire pour viol et débauche. "L'accusé Wu Yifan (son nom chinois) a été condamné à 11 ans et six mois d'emprisonnement pour viol, ainsi qu'à l'expulsion du territoire", a indiqué le Tribunal populaire du district de Chaoyang à Pékin, qui jugeait l'affaire. Par ailleurs, l'artiste a reçu une peine complémentaire d'emprisonnement "d'un an et dix mois pour débauche sexuelle collective", a précisé le tribunal. Les deux peines cumulées ont été arrondies à treize ans de prison au total.
Agé de 32 ans, Kris Wu, Canadien d'origine chinoise, était un temps très en vue. Chouchou des médias, adulé par ses nombreux fans, souvent jeunes. Jusqu'à l'an dernier, lorsqu'une étudiante chinoise de 19 ans avait accusé le Canadien de l'avoir violée pendant un rendez-vous amoureux lorsqu'elle avait 17 ans.
#MeToo chinois
L'affaire avait suscité un scandale retentissant en Chine, où les vedettes ont généralement une image sans aspérités. Elle a permis de mettre en lumière la vie privée parfois dissolue de certaines personnalités. "De novembre à décembre 2020, l'accusé Wu Yifan, à son domicile, a forcé trois femmes à avoir des relations sexuelles avec lui, profitant du fait qu'elles étaient ivres et ne savaient pas comment s'y opposer ou n'étaient pas en mesure de s'y opposer", a par ailleurs précisé le tribunal chinois.
Les multiples accusations portées contre l'artiste ont renforcé un embryon de mouvement #MeToo en Chine, débuté en 2018 lorsque plusieurs femmes avaient pris la parole pour dénoncer le harcèlement sexuel. S'il n'est pas opposé à de meilleurs droits pour les femmes, le régime communiste surveille de très près les mouvements sociaux qui peuvent constituer de potentielles menaces à la stabilité et à son pouvoir.
Une star sud-coréenne accusée d'agression sexuelle
Avant de se lancer dans une carrière solo, le Canadien Kris Wu s'était d'abord fait connaître en Chine comme membre du groupe sino-sud-coréen EXO. En Corée du Sud, c'est un autre artiste qui est dans le collimateur de la justice pour une affaire d'agression sexuelle également.
L'acteur sud-coréen O Yeong-su, une des vedettes de la série Squid Game fait, lui aussi, l'objet de poursuites pour une agression sexuelle en 2017. Selon des informations de presse, le parquet sud-coréen l'a formellement accusé jeudi 24 novembre d'avoir touché de façon inappropriée le corps d'une femme en 2017. Ces informations "ne sont pas factuellement incorrectes", a déclaré à l'AFP un responsable du parquet du district de Suwon, dans la banlieue sud de Séoul, sans plus de détails.
L'acteur de 78 ans, qui a été laissé en liberté, était devenu en janvier 2022 le premier Sud-Coréen à gagner un Golden Globe Award pour son rôle de vieillard d'apparence vulnérable dans le thriller dystopique à succès de la plateforme de streaming Netflix.
D'après les médias sud-coréens, le ministère de la Culture du pays a décidé dans la foulée d'interrompre une campagne publicitaire qui mettait en scène O Yeong-su.
Partenariats suspendus
Tout comme le Sino-Canadien Kris Wu, qui à la suite du tollé déclenché par l'affaire de viol, a vu ses collaborations suspendues avec les marques Louis Vuitton, Bulgari, L'Oréal et Porsche, dont il était l'ambassadeur.
L'acteur-chanteur Kris Wu a également été condamné à payer, dans une affaire distincte d'évasion fiscale, quelque 600 millions de yuans (81 millions d'euros), a annoncé vendredi 25 novembre l'agence de presse officielle Chine nouvelle, citant les autorités fiscales de Pékin. Elles accusent Kris Wu d'avoir déclaré des revenus bien inférieurs à ce qu'il gagnait réellement.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.