Juliette Gréco, l'intemporelle qui chantait les femmes libres
Femme libre, forte et indifférente au regard des autres, Juliette Gréco a marqué bien plus que sa génération. France 3 lui rend hommage lundi 8 mars, à l'occasion de la journée de lutte pour les droits des femmes.
Pour bien des Français, la voix de Juliette Gréco est d’abord celle du tube Déshabillez-moi. La chanson a été écrite en 1960, par l’amoureux d’une stripteaseuse. Elle y ajoute une touche coquine et une fin imprévue, qui redonne le pouvoir à la femme : "déshabillez-vous". L'artiste débarque à Saint-Germain-des-Prés au milieu des années 50, temple littéraire et poétique des clubs de jazz et des caves à philosophes.
Des chansons qui émancipent la femme
Jean-Paul Sartre lui prête quelques livres, et elle décide alors de se mettre à chanter. "Parmi ces livres, il y en avait un de Raymond Queneau, dans lequel était un poème : Si tu t’imagines", expliquait-elle en 1962. Elle reprend ce poème en chanson, qui déjà parle des femmes et de la jeunesse éphémère. Elle collectionnera ensuite plusieurs chansons évoquant les problématiques du genre, comme Je suis comme je suis, Les pingouins ou encore Non monsieur, je n’ai pas 20 ans.
Sans le chercher, Juliette Gréco prend la défense des femmes dans le conservatisme des années 60. "Elle avait envie de dire haut et fort qu’on pouvait être volage, frivole, fidèle ou pas, on pouvait être qui on voulait", commente sa petite-fille, Julie Rossini. À sa manière, avec finesse et une pointe d'irrévérence, la chanteuse a valorisé toutes les femmes. "J’ai écrit qu’une femme, c’était comme l’œil d’une mouche, confiait-elle en 1967. Que ça avait plus de mille facettes et c’est vrai. Dans une femme, il y a toutes les femmes."
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