"You & the Night & the Music", hyper show jazz, lundi soir à l'Olympia
C'est un mini-festival en soi. Une sorte de "Folle Journée de Paris" en nocturne, pour reprendre une appellation bien connue du côté de Nantes. Durant trois heures, la scène de l'Olympia voit se succéder une impressionnante brochette d'artistes et de formations ayant sorti un album écouté, approuvé et programmé par la station qui revendique 300.000 auditeurs quotidiens, malgré un déficit de fréquences accordées sur le territoire (quinze au total).
La recette de ce méga-concert s'avère efficace : les 1.500 places en vente se sont envolées depuis plus de trois semaines. La radio a précisé jeudi que quelques billets seraient mis en vente aux guichets le soir même de la dixième édition de « You & the Night & the Music » (un titre clin d'oeil à un morceau de jazz). Lancé en 2003 au New Morning, ce mini-festival a vécu quelques éditions à l'Opéra-Comique avant de s'installer à l'Olympia pour un succès qui ne se dément pas.Le concert offre une tribune à douze formations, comme autant de mois dans l'année, plus d'autres invités, le fil conducteur musical étant assuré lundi par l'orchestre Beats & Pieces. L'affiche est internationale, réunissant des artistes coups de coeur de la station venus d'Argentine, des Etats-Unis, d'Israël ou de Cuba. Côté Hexagone, la palme revient au pianiste Laurent de Wilde, dont l'excellent « Over The Clouds » a été désigné meilleur disque de jazz français par les programmateurs de la radio. Pour la première fois, la captation du concert donnera lieu à un CD, avec l'aide du Fonds d'action Sacem. Sortie annoncée pour fin janvier 2013. Trois questions à Sébastien Vidal, directeur d'antenne de TSF Jazz
- Culturebox : Pouvez-vous nous expliquer le principe de cette soirée « You & the Night & the Music » ?
- Sébastien Vidal : C'est un rendez-vous qui matérialise un lien fort entre les auditeurs de TSF Jazz, les musiciens et la radio. Un véritable échange. Les musiciens viennent offrir leur musique à notre public, qui est aussi leur public. Et les gens viennent voir les musiciens entendus toute l'année à la radio, ainsi que les voix de l'antenne. À TSF Jazz, on a toujours fait de la radio comme si on était à la maison. Cette soirée annuelle équivaut à une réunion de famille.
- Cette soirée a-t-elle une autre visée, un message à faire passer sur le jazz ? C'est une belle vitrine pour les artistes, dans un contexte économique difficile pour ce genre musical en déficit de médiatisation.
- Cette soirée existe pour montrer que le jazz est une musique jeune, belle et moderne, une musique qui fédère plein de monde. Je ne suis pas pour faire du misérabilisme. Le jazz n'a pas besoin d'être aidé, mais d'être diffusé. Et ce concert vise à aider à la diffusion du jazz. D'ailleurs, il peut avoir un impact sur la carrière des artistes invités, ce qui a été le cas par exemple pour Ibrahim Maalouf. Dans la salle, il y a des gens du métier, des programmateurs, des agents...
- Quels sont les critères sur lesquels TSF Jazz choisit les artistes qu'elle programme à l'antenne, et par répercussion pour cette soirée ?
- Le kif ! Le plaisir, c'est le critère essentiel. Nous n'avons pas la prétention de sélectionner les plus grands, les meilleurs artistes de l'année. Les musiciens qui se produisent sont ceux que nous avons du plaisir à écouter, et eux-mêmes ont du plaisir à venir. C'est peut-être compliqué à comprendre pour le métier... Le jazz est devenu un univers extrêmement concurrentiel. Les musiciens sont de mieux en mieux formés, de plus en plus nombreux, or la société a fait des conservatoires, mais elle a oublié de faire des clubs de jazz en conséquence. À TSF Jazz, on essaie de faire les choix les plus fédérateurs pour être sûr de séduire autant de monde que possible, d'attirer un public croissant vers cette musique.
(propos recueillis par A.Y.)
« You & the Night & the Music »
(complet, retransmis en direct sur TSF Jazz)
Lundi 17 décembre 2012, 20H
28, boulevard des Capucines
75009 Paris Le programme
Janvier : Laurent de Wilde « Over The Clouds »
Laurent de Wilde (piano), Jérôme Regard (contrebasse), Laurent Robin (batterie)
Le disque : « Over The Clouds » (Gazebo)
Février : Jacques Schwarz-Bart « The Art Of Dreaming »
Jacques Schwarz-Bart (saxophone), Baptiste Trotignon (piano), Reggie Washington (basse), Arnaud Dolmen (batterie)
Le disque : « The Art Of Dreaming » (Aztec Music)
Duo : Leila Martial (chant) & Valentin Ceccaldi (violoncelle)
Le disque : « Dance Floor » (OutNote Records)
Mars : Aaron Goldberg trio
Aaron Goldberg (piano), Omer Avital (contrebasse), Ali Jackson (batterie)
Le disque : « Yes » (Sunnyside)
Avril : Baptiste Trotignon & Jeanne Added
Baptiste Trotignon (piano), Sylvain Romano (contrebasse), Dré Pallemaerts (batterie), Jeanne Added (chant)
Le disque : « Song Song Song » (Naïve)
Mai : Guillaume Perret & Electric Epic
Guillaume Perret (saxophone ténor), Philippe Bussonet (basse électrique), Yoann Serra (batterie), Jim Grandcamp (guitare)
Le disque : « Guillaume Perret & The Electric Epic » (Tzadik) Juin : Gonzalo Bergara Quartet
Gonzalo Bergara (guitare), Leah Zeger (violon), Jeffrey Radaich (guitare), Brian Netlzey (contrebasse)
Le disque : « Walking Home » (Autoproduction)
Juillet : Robeurt Féneck & le « Mad in Swing » Big Band
Jérôme Etcheberry, François Biensan, Gilles Berthenet, Michel Bonnet : trompettes
Patrick Bacqueville, Claude Onesta, Benoît de Flamesnil : trombones
Pierre Louis Cas, Claude Braud, Nicolas Montier, Aurélie Tropez, Stéphane Gillot : saxophones
Mado (guitare), Franck Jaccard (piano), Laurent Vanhée (contrebasse), Eric Jaccard (batterie), Robeurt Féneck (chant)
Le disque : « Les Nuits d’un Damoiseau » (Autoproduction)
Invité d’Honneur : Daniel Humair
Daniel Humair (batterie), Emile Parisien (saxophones), Vincent Peirani (accordéon), Jérôme Regard (contrebasse)
Août : Anat Cohen Quartet
Anat Cohen (clarinette), Omer Klein (piano), Omer Avital (contrebasse), Daniel Freedman (batterie)
Le disque : « Claroscuro » (Anzic Records)
Duo : Jacky Terrasson & Cécile McLorin Salvant
Jacky Terrasson (piano), Cécile McLorin Salvant (chant)
Le disque : « Gouache » (Universal)
Septembre : Anne Pacéo Quintet
Antonin-Tri Hoang (saxophone), Pierre Perchaud (guitare), Leonardo Montana (piano), Stéphane Kerecki (contrebasse), Anne Paceo (batterie)
Le disque : « Yôkaï » (Laborie) Octobre : Thomas Enhco Trio
Thomas Encho (piano), Chris Jennings (contrebasse), Nicolas Charlier (batterie)
Le disque : « Fireflies » (Label Bleu)
Duo : Ibrahim Maalouf (trompette) & invités
Novembre : Roberto Fonseca
Roberto Fonseca (piano), Jorge Chicoy (guitare), Joel Hierrezuelo (percussions), Baba Cissoko (kora), Yandy Martinez (basse), Ramsés Rodriguez (batterie)
Le disque : « YO » (Jazz Village)
Décembre : Omer Avital Quintet
Avishai Cohen (trompette), Joel Frahm (saxophone), Omer Klein (piano), Omer Avital (contrebasse), Daniel Freedman (batterie)
Le disque : « Suite of the East » (Anzic Records)
Duo : Sacha Vasandrani (chant) et Jon Hendricks (chant)
Final :
Beats & Pieces (l'orchestre de cérémonie) et invités solos
Orchestre de Cérémonie : Beats & Pieces Big Band (direction Ben Cottrell)
Anthony Brown, Sam Healey, Ben Watte : saxophones
Ed Horsey, Simon Lodge, Paul Strachan : trombones
Owen Bryce, Graham South, Nick Walters : trompettes
Anton Hunter (guitare), Patrick Hurley (piano, rhodes), Harrison Wood (basse), Finlay Panter (batterie)
Le disque : « Big Ideas » (EFPI Records)
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