Les Inrocks admettent leur une "contestable" sur Bertrand Cantat
Toutefois, "le mettre en couverture était contestable. A ceux qui se sont sentis blessés, nous exprimons nos sincères regrets", poursuit l'édito, révélant que le choix de cette une a suscité de nombreux débats en interne.
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"Avec cette grâce si singulière, son visage est devenu celui de toutes les femmes victimes de la violence des hommes. Le visage des 123 anonymes tuées par leur conjoint l'an dernier. Celui des 33 inconnues qui, chaque jour, dénoncent un viol en France. Celui des femmes harcelées ou agressées - 216.000 plaintes déposées en 2016", rappelle l'hebdomadaire féminin.
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Chaque réapparition artistique et médiatique de Bertrand Cantat, comme lors de son retour discographique en 2013 avec le groupe Détroit, suscite des réactions véhémentes depuis le drame de Vilnius à l'été 2003. Sa compagne d'alors, l'actrice Marie Trintignant avait succombé à ses coups après une violente dispute et Bertrand Cantat avait été condamné à huit ans de prison pour homicide. Il en a purgé quatre, dont un en Lituanie, avant de bénéficier d'une libération conditionnelle en 2007. Depuis juillet 2011, son contrôle judiciaire a pris fin.
Extraits de la note aux lecteurs des Inrocks
Depuis une semaine, la couverture que nous avons consacrée à Bertrand Cantat suscite une vive polémique. Certains de nos lecteurs, des personnalités, des citoyens, des artistes ont exprimé publiquement, parfois de façon très virulente, leur désaccord face à ce parti pris éditorial qui a été celui de notre hebdomadaire. Nous avons également reçu, à titre personnel, des messages qui signifiaient leur désaccord, leur mécontentement, voire leur profonde déception. Ces messages nous ont touchés, parfois bouleversés. Face à certaines réactions, qui allaient du désarroi à la haine, nous avons éprouvé aux Inrockuptibles le besoin de nous rassembler, de parler, de débattre. Ensemble, en réunion générale et en plus petits comités, nous avons questionné cette couverture tout au long des jours qui se sont écoulés.
Certains nous demanderont alors comment il est concevable, sans faire preuve de schizophrénie, de consacrer une couverture à Bertrand Cantat ? La réponse est complexe. Pour certains, elle est même inaudible. Aux Inrockuptibles, nous faisons du journalisme. C’est notre métier, notre passion. Et le journalisme exige, parfois, d’aller questionner les zones d’ombre, d’aller au-delà des frontières et des évidences, quelles qu’elles soient. Le journalisme, ce n’est pas simplement une posture morale qui consiste à lever ou à baisser le pouce. L’histoire de Bertrand Cantat fait partie de celle des Inrockuptibles, depuis les années 1980. Noir Désir a été l’un des groupes qui ont construit l’identité de ce journal, à tel point que nous lui avions confié, en 1997, les rênes d’un numéro dont il était rédacteur en chef invité. Et c’est pour cela que nous nous sommes sentis légitimes, en 2013 déjà, à redonner la parole à Bertrand Cantat pour la toute première fois.
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