Le Negresco à Nice : quel avenir pour l'hôtel-musée après le décès de sa propriétaire ?
Sur la Promenade des Anglais, devant le plus célèbre des hôtels de Nice, les drapeaux sont toujours en berne, suite au décès le 8 janvier, de la propriétaire du palace, Jeanne Augier, à l'âge de 95 ans. C'est la fin d'une époque. Dotée d'un patrimoine de 300 à 400 millions d'euros, sa succesion fait l'objet de convoitises. "Mais l'hôtel n'est pas à vendre", assure son directeur général, Pierre Bord. Un fonds de dotation a été créé à l'initiative de Jeanne Augier pour protégér son lieu. Retour sur une institution autant touristique que culturelle façonnée par sa propriétaire.
Reportage : D. Brignand, V. LLando, P. Feretti
Destin d'un émigré roumain
L'histoire du Negresco commence en 1913, avec Henri Negrescu, un émigré roumain, un ancien maître d'hôtel dans des célèbres établissements de luxe qui décide d'édifier sa propre institution. Toute l'aristocratie européenne se presse alors à l'inauguration de l'hôtel. Le palace fait belle figure : façade Belle Epoque, toiture à coupole aux allures de meringue rose et pistache se détachant dans l'azur du ciel et majesté de son grand hall à colonnes. Le lieu survit à la Première Guerre mondiale transformé en hôpital. Il est racheté dans les années 1950 par les parents de Jeanne Augier, et cette dernière va le métamorphoser.
Fascinée par Versailles, Jeanne Augier impose son style. Elle repeint les murs, change les tentures, décore les chambres, à chacune son style, son époque : du style Empire aux fauteuils années 70 à coque plastique...
Un véritable musée
Quand en 2015, le Negresco obtient le classement "Entreprise du patrimoine vivant" par le ministère de l'Economie, on reconnaît les efforts des propriétaires pour entretenir le bâtiment et en faire évoluer l’architecture intérieure mais, et c'est là toute la spéciificité de cet hôtel - sans rien perdre de ses qualités d'origine.
Le Negresco est un véritable musée privé : collectionneuse compulsive, Jeanne Augier avait accumulé 6.000 œuvres d'art, parmi lesquelles un célèbre portrait de Louis XIV et une "Grosse nana jaune" de Niki de Saint Phalle, et une grande collection de meubles anciens entretenue par les Compagnons du Devoir.
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