Kinga Glyk : une basse de rêve pour un troisième album "Dream"
Les clichés ont la vie dure. il est des instruments que l'on qualifie d'abord de masculins tout simplement parce que très peu de femmes en jouent. C'est le cas de la basse. Amusez-vous à taper "bassistes célèbres" sur un moteur de recherches. Vous trouverez bien entendu Jaco Pastorius, Richard Bona, Marcus Miller ou Larry Graham pour ne citer qu'eux et... 3 femmes : Tal Wilkenfeld adoubée par Jeff Beck; Michelle Ndegeocello et Corine Marienneau qu'on ne présente plus.
Et bien il va falloir ajouter sans tarder Kinga Glyk. A 20 ans, la belle brune au chapeau mou est déjà une figure de la scène musicale polonaise. Son 3e opus va lui ouvrir des horizons lointains.
Et dire que son père, lui-même musicien, était sceptique quand à 11 ans la jeune Kinga lui a demandé, avec insistance, une basse. "Il m'a proposé un piano, une guitare, un violon... bref quelque chose de plus adapté aux filles", raconte-t-elle avec un sourire.
Puis son père, vibraphoniste, a changé d'avis. Il l'a intégrée très vite dans le familial Glyk P.I.K Trio. Au fil des voyages en Europe, Kinga s'est fait remarquer. Un premier album à 18 ans "Registration" puis un second en 2016 "Happy Birthday". Mais Kinga Glyk est de la génération 2.0. En juin 2016, elle poste sur le net une reprise du célèbre "Tears in Heaven" d'Eric Clapton. La toile s'enflamme avec plus de 660 000 clics.
Le très délicat "Tears in heaven" fait bien entendu partie de ce "Dream" auquel Kinga nous convie.
"Freedom", premier titre de l'album, commence comme un frémissement discret. La basse de Kinga est belle et bien présente au milieu des musiciens virtuoses qui sont du voyage : le saxophoniste Tim Garland qui a travaillé avec Kenny Wheeler ou Chick Corea, le pianiste israélien Nitai Hershkovits qui s’est illustré pendant des années au sein du Avishai Cohen Trio et le New-Yorkais Gregory Hutchinson considéré comme un des batteurs les plus importants de sa génération. Excusez du peu !
Du très groovy "Difficult choices", voire funky "Circle", au réjouissant "Walking Baby" entamé par un tempo solo de Gregory Hutchinson, du "Dream" à l'aérien "Silence" qui referme l'album, Kinga Glyk nous offre une belle palette d'émotions.
Et puis Kinga Glyk ne pouvait pas ne pas rendre hommage à deux hommes qui comptent dans son parcours : le génial Jaco Pastorius dont elle reprend "Teen Town" et son père à qui elle dédie "Song for Dad". Un superbe solo dépouillé comme pour dire : "Tu vois que j'ai bien fait d'insister dans la voie dont je rêvais toute petite".
Kinga Glyk sera en concert au Duc des Lombards à Paris le 28 octobre
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