Jazz à Vienne: petits arrangements entre amis avec Laurent Cugny et le Gil Evans Paris Workshop
Fermez les yeux pour oublier la chaleur suffocante qui accable le Théâtre antique, laissez votre tête dodeliner, concentrez vous sur la musique et laissez vous porter.
Nascimento, Gershwin, Mingus, Evans, Cugny... Les morceaux arrangés par Gil Evans ou Laurent Cugny vous emmènent sur la vaste route du jazz, dans l'esprit des grands orchestres et des soirées new yorkaises au Sweet Basil.
Depuis un peu plus d'un an, le pianiste et arrangeur Laurent Cugny conduit le Gil Evans Paris Worshop sur les traces de l'illustre musicien, arrangeur et compositeur américain, "The master" comme le surnommait Miles Davis.
Laurent Cugny l'a découvert alors qu'il avait 16/17 ans, dans les années 70. "J'ai tout de suite accroché" se souvient-il. "Je suis entré dans le jazz par ces portes là, Gil Evans, Miles Davis, John Coltrane... A l'époque ça représentait la modernité pour les jeunes comme moi."
Une référence dans l'histoire du jazz
Il faudra attendre quelques années pour que, devenu à son tour un brillant pianiste et arrangeur (parallèlement à une carrière universitaire qui l'occupe toujours beaucoup aujourd'hui), il rencontre Gil Evans en chair et en os, la première fois à Vienne, en 1986. Il lui propose alors de jouer avec son Orchestre Lumière.
Vingt-et un concerts suivront en 1987, puis deux albums et un livre ("Las Vegas Tango: une vie de Gil Evans" publié chez P.O.L.). Gil Evans disparait l'année suivante.
Vingt-sept ans après, ses compositions et ses arrangements restent une référence dans l'histoire du jazz.
Spécialiste de sa musique, Laurent Cugny a accepté de prendre la tête d'un projet comme le Gil Evans Paris Workshop dans lequel il met plutôt en valeur le répertoire des années 70 que "Gil Evans a finalement assez peu joué".
Pour cet orchestre façon big band, il s'est entouré de 15 jeunes et talentueux musiciens français. Il en explique l'essence pour Culturebox.
C'est la troisième fois que Laurent Cugny joue à Vienne. La première expérience remonte à 1987. "A l'époque, personne ne me connaissait" raconte-t-il. "A Paris, je rencontre un monsieur qui me dit: "votre orchestre m'intéresse, je voudrais vous prendre pour mon festival. C'était Jean-Paul Bouteiller" (le fondateur de Jazz à Vienne, ndlr).
Il n'aura pas le plaisir de s'y produire avec Gil Evans mais est revenu en 2006 avec "La tectonique des nuages", un projet très différent du Gil Evans Paris Workshop.
Si vous n'étiez pas au festival Jazz à Vienne, vous pouvez retrouver la formation au festival de Saint-Omer le 17 juillet et à Paris, au studio de l'Ermitage où elle se produit régulièrement depuis un an. Et puis soyez attentifs, un album est en projet même si rien n'est concrétisé pour l'instant.
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