Jazz à Vienne: Lockwood, Catherine, Galliano, une soirée "French Touch" inédite
On ne présente plus Didier Lockwood, Philip Catherine et Richard Galliano ! Après plusieurs décennies à parcourir le monde et partager les scènes avec les plus grands (au risque de paraitre très réducteur on citera Stéphane Grappelli ou Miles Davis pour l'un, Charlie Mingus ou Chet Baker pour le second, Martial Solal ou Claude Nougaro pour le dernier), le violoniste, le guitariste et l'accordéoniste se sont retrouvés à Vienne pour un projet inédit.
Présenté pour la première fois en public, il s’inscrit dans la lignée de celui qui liait Didier Lockwood et Richard Galliano à Biréli Lagrène, autour du swing, "le fondement de leur musique". L'arrivée de Philip Catherine, qui succède donc à ce dernier, apporte "quelque chose de différent et de bien particulier" assurent ses compères.
Dans le monde du jazz, les histoires de rencontres et de retrouvailles sont légion. Richard Galliano avait déjà travaillé avec Philip Catherine ou Didier Lockwood, les liens entre Philip Catherine et Didier Lockwood ne datent pas non plus d'hier (regardez donc cette interprétation de "Tanganyka" en 1984).
C’est donc sous cette formation en trio que les musiciens ont refermé la soirée "french touch" du festival qui avait débuté un peu plus tôt avec le jeune pianiste Thomas Enhco puis le Gil Evans Paris Workshop mené par Laurent Cugny, compagnon de route de Gil Evans en 1987.
L'énergie et la magie
Dans l'interview qu'ils nous ont accordée juste avant leur concert, les trois hommes témoignent de leur envie de jouer ensemble. Entre Didier Lockwood, "un bonhomme qui a beaucoup d'énergie" ou Philip Catherine, "un légende de la guitare", ils en sont sûrs, "la magie" du projet devrait fonctionner
Et si l'on se fie à l'applaudimètre, la magie a opéré. De "Fou rire", valse musette en forme de clin d'oeil à cette soirée placée sous le signe de la France (avec une petite entorse puisque Philip Catherine est anglo-belge), aux reprises de compositions des uns et des autres ("The Kid", "Côté jardin", "L'éternel désir", "Tango for Claude"...), en passant par un hommage à Eddy Louiss disparu le 30 juin dernier, on se laisse porter par la complicité du jeu des musiciens.
Une passion intacte
Le concert n'a fait que confirmer ce que l'on savait finalement déjà: ces trois là ont un immense talent qui se conjugue au pluriel comme au singulier.
La palme du contact avec le public revient malgré tout à un Didier Lockwood possédé, qui déclenche les rires lorsqu'entre deux pas de danse, il entame un véritable dialogue avec son violon. Après 40 ans de carrière, la passion reste intacte et les horizons infinis pour celui qui nous confiait être un VTT, un "violon tout terrain".
Le concert s'est achevé avec le retour sur scène de Thomas Enhco. A l'invitation de Didier Lockwood, le jeune pianiste qui avait fait ses débuts à Vienne il y a près de quinze ans, avec celui qui était alors son beau-père, a rejoint ses ainés. Pas de doute, la relève est assurée.
Après cette première à Vienne, le trio se produira le 6 août au Crest Jazz Vocal.
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