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Grand débat sur la culture : le sentiment d'exclusion de "ceux qui n'ont pas les codes"
L'exclusion culturelle que ressentent "ceux qui n'ont pas les codes" a été dénoncée mardi aux Beaux-Arts de Paris lors du "grand débat" sur la culture, conclu par le ministre Franck Riester, qui a appelé à la mobilisation des acteurs de terrain.
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La plate-forme sur la culture a déjà recueilli 2.000 contributions. Une synthèse en sera remise au président de la République et au ministre de la Culture.
"Les institutions culturelles intimident"
Durant trois heures, les interventions ont été tous azimuts: contre le marché de l'art, l'enseignement ennuyeux de l'histoire de l'art, la loi Elan fragilisant les architectes, et jusqu'aux éoliennes qui défigurent le paysage. "Les institutions culturelles intimident", a relevé un intervenant. "Pourquoi réserver le pass culture aux jeunes de 18 ans", a critiqué un autre. Les petits projets et associations, les cafés culturels, les initiatives culturelles dans l'entreprise, les résidences d'artistes à l'école ont été préconisés.Un intervenant a dénoncé la "ségrégation culturelle pour six millions de personnes" rendues vulnérables" par l'âge, la maladie ou le handicap, avec le "saupoudrage de quelques projets" dans les EHPAD. Une femme a exhorté : "Laissez la place aux jeunes, aux femmes, aux Noirs, aux Chinois, aux étrangers" dans la culture. A ce propos et avec humour, l'acteur Charles Berling, qui a animé deux débats en province sur la culture, a regretté qu'ils soient "souvent monosexe et monoâge".
"Je n'aurai pas de baguette magique et j'essaierai de trouver des réponses concrètes"
Arrivé à la fin de ce débat organisé par Beaux-Arts Magazine et la Fondation du patrimoine, le ministre a promis l'"engagement" de lui-même et de son équipe pour "regarder toutes ces contributions en détail". "Je n'aurai pas de baguette magique et j'essaierai de trouver des réponses concrètes", a-t-il assuré, en ajoutant: "C'est vous sur le terrain qui démontrez que vous avez les réponses concrètes".Il a appelé à "capitaliser sur un engouement exceptionnel" autour du patrimoine, et annoncé que lundi il "serait à Château-Thierry pour lancer le deuxième loto". Réagissant à une proposition de financer le patrimoine en relevant la taxe de séjour par nuitée de 50 centimes, ce qui rapporterait 215 millions d'euros, le ministre a commenté: "Faire payer des touristes? Pourquoi pas?".
Il a indiqué être en train de nommer une personnalité pour se pencher sur "le vrai problème de précarité dramatique, de protection sociale" des artistes. L'ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon a plaidé pour que "les moyens soient à la hauteur des politiques publiques", en remarquant: "Il y a 12 millions de jeunes scolarisés", et, si l'on divise le budget disponible, "cela représente 10 euros par élève". "J'aimerais qu'on parle du milliard de l'éducation artistique", a-t-il souhaité.
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