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Des graffeurs en liberté pour célébrer les 15 ans de Rock en Seine
Rock en Seine, ce sont les artistes pop, rock, électro, mais pas seulement. Entre deux scènes, au milieu du parc de Saint Cloud, plusieurs street artistes réalisent des fresques en direct pour célébrer les quinze ans du festival.
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Au milieu du tumulte de Rock en Seine, quelques artistes dessinent sur des grandes plaques, presque imperturbables. Pour les quinze ans du festival, plusieurs street artistes ont été invités à célébrer cet anniversaire avec des créations originales situées derrière la scène Cascade.
Un cadre (presque) libre
Ici, pas de consigne imposée aux artistes, contrairement aux autres années. Les graffeurs se sentent donc libres, peut-être même un peu trop. Rémy Uno, venu de Marseille pour le festival, a travaillé tout l'après-midi sur un dessin un peu original, mais peut-être hors sujet."Je voulais dessiner le fameux sigle de Jul (un rappeur marseillais connu pour être la risée d'internet), et faire réagir le gens qui passent devant, les faire rire." Malheureusement, il devra changer sa fresque, l'artiste étant bien trop éloigné de la programmation rock et pop de Rock en Seine. "Je vais donc changer ça en un sigle 2012", avoue-t-il, un poil déçu.
A quelques pas, l'Italien Gutan travaille de près sur sa fresque, bardé de petits traits noirs. En reculant, on aperçoit le motif de deux chiens. Il ne saurait expliquer sa démarche. "L'inspiration m'est venue comme ça", admet-il. Sur sa méthode, il est plus bavard : "C'est une technique de gravure très ancienne. Je travaille les espaces entre les lignes pour donner plus ou moins de relief en fonction du dessin."
Derrière lui, Julien, originaire de Nice, travaille directement sur le bois de sa fresque. "C'est un rendez-vous entre moi et la fresque", dit-il en pointant du bois les plaques de bois nu. Sur ces plaques, le portrait d'une inconnu dans un cercle, peint du bout des doigts avec de la craie.
A qui appartient donc ce visage ? "C'est un métissage de plusieurs choses", explique l'artiste. "Tout ce que je fais est un mélange. Ça vient d'un matériel photo que je crée, que je fais, que je vole..." Une chose est encore certaine pour son oeuvre, son nom : "Marie Antoinette", en guise de clin d'oeil au domaine de St Cloud, qui accueille le festival et qui a appartenu à la fameuse reine déchue.
Une fresque engagée pour les réfugiés
Du côté de Mahn Kloix, le message est plus clair. Et plus engagé. Sa fresque représente deux mains, l'une crisée soutenue par une autre plus légère. "Je me suis inspiré des paroles de MIA, qui est venue ici en 2017, et de ses paroles du titre 'Borders' : 'Nous sommes assez solides pour ne pas les rejeter'."Ce "les", ce sont les réfugiés qui font régulièrement la Une de l'actualité. "Cela faisait longtemps que je voulais travailler sur ce sujet, et quand Rock en Seine m'a invité, j'en ai profité pour aborder ce thème, avec cet engagement social." Mais pas de violence, pour Mahn Kloix. "Je veux surtout faire passer un message de douceur", conclut-il.
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