Cet article date de plus de dix ans.
Alfredo Rodriguez, la pépite découverte par Quincy Jones
Coup de projecteur estival sur Alfredo Rodriguez, pianiste et compositeur cubain de 28 ans, repéré par Quincy Jones il y a huit ans. Les deux artistes se sont retrouvés au début du mois de juillet sur la scène de Jazz à Vienne. Alfredo Rodriguez a sorti en mars son deuxième album, l'excellent "The Invasion Parade", à la fois sophistiqué et dansant, co-produit par son illustre mentor.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Reportage France 3 (8 août 2014) : A. Dorgans, A. Berthiau, A. Delcourt, J. Michaan, JP. Frescaline, N. Karczinski
Alfredo Rodriguez est né à La Havane le 7 octobre 1985. Après une formation classique, il se tourne vers les musiques populaires cubaines, puis enfin le jazz, à 15 ans. En 2006, alors âgé de 20 ans, il est choisi parmi douze pianistes de tous pays pour jouer au Festival de jazz de Montreux. Il y attire l'attention de Quincy Jones, illustre jazzman et producteur. Les deux musiciens entament une collaboration au long cours. Après le départ de George W. Bush de la Maison Blanche, le jeune homme profite de conditions d'émigration moins rudes pour les Cubains pour voyager jusqu'aux États-Unis en janvier 2009. Il y pose ses valises. Quincy Jones produit le premier album du pianiste, un prometteur "Sounds of Space", sorti sur le label Mack Avenue en 2011.
Entre-temps, avec la distance géographique, Alfredo Rodriguez appréhende la musique de son pays sous un angle nouveau : "À Cuba, du fait de la situation politique, il n'y a pas eu de véritable processus transculturel, il n'y a pas eu de confrontation réelle avec les musiques d'ailleurs", a-t-il confié au magazine "Jazz News" de juin. Hommage aux musiques de Cuba
En mars 2014, le pianiste sort son deuxième album, "The Invasion Parade", qu'il a co-produit avec Quincy Jones. Le disque, qui confirme le talent percutant et l'éclectisme d'Alfredo Rodriguez, lui permet aussi de rendre hommage aux musiques de son pays d'origine. Le titre (et morceau d'ouverture) du disque, "The Invasion Parade", fait allusion à une fête de commémoration de la fin de la Guerre d'indépendance, à l'occasion de laquelle le peuple descend dans les rues de Santiago de Cuba, joyeusement et en musique. Dans ce disque enjoué qui captivera à la fois les oreilles exigentes et les amateurs de musiques remuantes, Alfredo Rodriguez expérimente les échanges musicaux qui lui tiennent à coeur. Il convie notamment la chanteuse et contrebassiste Esperanza Spalding, lumineuse, sur le rejouissant "El Güije". Elle revient sur l'envoûtant "Snails in the Creek" où résonnent les percussions et solos afro-cubains de Pedrito Martinez. Par ailleurs, Alfredo Rodriguez fait un clin d'oeil au rock progressif dans "Timberobot". Relectures ébouriffantes de standards
Le pianiste développe un univers rythmique et mélodieux complexe autour du vieux succès cubain "A Santa Bárbara". Ses reprises de standards offrent en effet une toute lecture nouvelle, rafraîchissante, de chansons mille fois entendues, comme c'est le cas pour "Guantanamera", "Quizás, quizás, quizás" et "Veinte años". Brillant et vivifiant.
Le 3 juillet dernier, à l'occasion de son passage à Jazz à Vienne sous le parrainage de Quincy Jones, Alfredo Rodriguez déclarait à l'AFP : "Je veux exprimer et partager ce que je suis avec les gens en le traduisant en musique. Je ne suis pas un pianiste de jazz, un pianiste classique ou un pianiste cubain. Je me considère comme un improvisateur et c'est ce que nous sommes tous. Quincy m'a appris ça." Quant au légendaire jazzman et producteur, il considère tout simplement Alfredo Rodriguez comme "l'un des pianistes de jazz les plus prolifiques et doués du XXe siècle".
Entre-temps, avec la distance géographique, Alfredo Rodriguez appréhende la musique de son pays sous un angle nouveau : "À Cuba, du fait de la situation politique, il n'y a pas eu de véritable processus transculturel, il n'y a pas eu de confrontation réelle avec les musiques d'ailleurs", a-t-il confié au magazine "Jazz News" de juin. Hommage aux musiques de Cuba
En mars 2014, le pianiste sort son deuxième album, "The Invasion Parade", qu'il a co-produit avec Quincy Jones. Le disque, qui confirme le talent percutant et l'éclectisme d'Alfredo Rodriguez, lui permet aussi de rendre hommage aux musiques de son pays d'origine. Le titre (et morceau d'ouverture) du disque, "The Invasion Parade", fait allusion à une fête de commémoration de la fin de la Guerre d'indépendance, à l'occasion de laquelle le peuple descend dans les rues de Santiago de Cuba, joyeusement et en musique. Dans ce disque enjoué qui captivera à la fois les oreilles exigentes et les amateurs de musiques remuantes, Alfredo Rodriguez expérimente les échanges musicaux qui lui tiennent à coeur. Il convie notamment la chanteuse et contrebassiste Esperanza Spalding, lumineuse, sur le rejouissant "El Güije". Elle revient sur l'envoûtant "Snails in the Creek" où résonnent les percussions et solos afro-cubains de Pedrito Martinez. Par ailleurs, Alfredo Rodriguez fait un clin d'oeil au rock progressif dans "Timberobot". Relectures ébouriffantes de standards
Le pianiste développe un univers rythmique et mélodieux complexe autour du vieux succès cubain "A Santa Bárbara". Ses reprises de standards offrent en effet une toute lecture nouvelle, rafraîchissante, de chansons mille fois entendues, comme c'est le cas pour "Guantanamera", "Quizás, quizás, quizás" et "Veinte años". Brillant et vivifiant.
Le 3 juillet dernier, à l'occasion de son passage à Jazz à Vienne sous le parrainage de Quincy Jones, Alfredo Rodriguez déclarait à l'AFP : "Je veux exprimer et partager ce que je suis avec les gens en le traduisant en musique. Je ne suis pas un pianiste de jazz, un pianiste classique ou un pianiste cubain. Je me considère comme un improvisateur et c'est ce que nous sommes tous. Quincy m'a appris ça." Quant au légendaire jazzman et producteur, il considère tout simplement Alfredo Rodriguez comme "l'un des pianistes de jazz les plus prolifiques et doués du XXe siècle".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.