New'Garo, l'hommage à Claude Nougaro par dix chanteurs et l'orchestre de Fred Pallem, à l'affiche de trois festivals, dont Jazz in Marciac
À l'occasion des vingt ans de la disparition de Claude Nougaro, parmi les hommages rendus cette année à l'inoubliable poète toulousain, le festival Jazz à Vienne a produit un projet ambitieux, New'Garo, conçu par Guillaume Anger, directeur artistique de Jazz à Vienne, et Marc Maret, curateur et éditeur chez Wise Music Group. Tous deux ont invité une dizaine de chanteurs et instrumentistes (Sanseverino, Babx, Jowee Omicil, Ray Lema, Souad Massi...) à interpréter des titres de Claude Nougaro avec la participation de l'acteur Jacques Gamblin, féru de jazz, comme récitant. Ils ont confié la partie strictement orchestrale et les arrangements à Fred Pallem, l'excellent fondateur et directeur du Sacre du Tympan, qui a constitué un big band spécialement dédié à cette aventure.
New'Garo, initié par Jazz à Vienne, en Isère, est présenté ce dimanche soir 7 juillet, au Théâtre Antique. Gabi Hartmann, qui est l'une des chanteuses invitées sur le projet, assure en outre la deuxième partie du concert de Vienne. Cet hommage musical poursuivra sa route le 12 juillet au festival Les Suds, à Arles, puis le 27 juillet à Jazz in Marciac. Ces deux festivals sont coproducteurs de l'événement, tout comme Jazz sous les pommiers, à Coutances, qui en a accueilli la création le 10 mai dernier, Salle Marcel-Hélie.
Un projet revu et retouché depuis la création à Coutances
La première de New'Garo à Coutances était l'un des événements les plus attendus de l'édition 2024 de Jazz sous les pommiers. Elle a offert de beaux moments, portés par le brillant orchestre de Fred Pallem (lui-même à la basse). André Minvielle impérial sur Le Chat, Thomas de Pourquery, chanteur et saxophoniste, habité sur L'Île Hélène, Marion Rampal impeccable sur Le Cinéma... Gabi Hartmann, dans son élément sur le répertoire brésilien, a offert un Tu verras délicat, imprégné de l'esprit de Chico Buarque, créateur de la chanson O Que Será que Nougaro adapta en 1978 ; l'orchestre jouait de son côté, en ouverture du morceau, une splendide citation instrumentale de la version que Buarque chantait en duo avec Milton Nascimento dans les années 70. Autre clin d'œil au Brésil tant aimé par Claude Nougaro, Bidonville, l'adaptation de Berimbau, thème de Baden Powell...
La création du 10 mai a laissé néanmoins un souvenir en demi-teinte à certains spectateurs et observateurs. New'Garo était peut-être un peu trop ambitieux, avec beaucoup de chanteurs aux univers trop hétéroclites à fédérer et encadrer... Pour sa première, le projet a pâti d'un manque évident de répétitions d'ensemble, ainsi que d'une impréparation de certains invités côté voix, avec des petits ratés, des problèmes de justesse et de paroles de chansons non maîtrisées. Tout cela a accentué l'impression d'un manque de cohérence de l'ensemble. Il n'est pas besoin d'être très nombreux sur scène pour construire un hommage plein de force et de poésie à un maître de la chanson. Minvielle, Pourquery et Babx l'ont démontré avec brio il y a quelques années dans un merveilleux spectacle en trio, joué sur scène puis finalement immortalisé au disque.
Depuis le 10 mai, le répertoire a été en partie modifié, ainsi que le casting des chanteurs (Mélissa Laveaux est partie, Siân Pottok est arrivée). Les protagonistes ont surtout trouvé - enfin - du temps pour répéter ensemble, afin de consolider ce programme. Les nougarophiles pourront apprécier le résultat de cette maturation à Vienne, Arles et Marciac en ce mois de juillet.
Captation (non intégrale) de la création de New'Garo à Jazz sous les pommiers, le 10 mai 2024 (vidéo Arte Concerts)
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