Cet article date de plus d'onze ans.
Iva G. Moskovich, Fakear ou Daughn Gibson : les Trans dans le bon tempo !
Dernier tour de piste des Transmusicales, Edition 2013, on revient sur les jolies surprises de la soirée du samedi (Iva G. Moskovich, Kid Karaté), les confirmations (Daugh Gibson) et l'Electro-Shock qu'a connu le Hall 9 (Fakear, Tiger & Woods, Bostun Bun...).
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Iva G. Moskovich (Hall 3 - 21h30)
Elle se dresse, une robe échancrée dans le dos, se place entre des guitares de verre et les contretemps de son batteur, harangue, psalmodie les mots et les intentions, s'en amuse, surtout. Elle coule un phrasé naviguant entre Hip-hop par endroit et un registre plus spirituel la majeure partie du concert, avant de reprendre un éternel thème de Blues, celui à qui on jure sa fidélité, celui sur lequel elle s'épanche et allume la mèche. La musique est une contraction de l'âme et la sienne virevolte, s'apaise dans la tourmente. Elle prend des airs (le noir en moins, le blanc et la joie en plus) de Chelsea Wolfe. Bien sûr, difficile d'échapper à la comparaison avec PJ Harvey, tant la jeune Bulgare, installée à Londres, joue avec les codes du « Rock féminin » (la chose existe-t-elle vraiment ?) et forge une récitée à l'énergie proche de celle de Dry (premier album de PJ Harvey sorti en 1992). Très belle découverte et sacré numéro du guitariste, capable de toutes les subtilités. Fakear (Hall 9 – 21h55)
Le petit gars touche à tout se saisit des voix du monde pour les passer à la moulinette Electro. Un set particulièrement réussi, dansant et soigné. Aucune déperdition dans cette musique, plutôt une idée qui éclot et s'enracine, pour se révéler pierre de touche d'un Electro « organique ». Par bien des aspects, la musique de Fakear peut faire penser aux productions de Four Tet. Elle garde l'acoustique des sons que se sont appropriée les machines. Le frenchie fait progressivement monter la pression et termine en flirtant du côté du Dubstep, histoire de montrer qu'il en a sous le pied. On vous recommande chaudement l'écoute de ces deux derniers Eps Dark Lands et Morning in Japan. Daughn Gibson (Hall 3 - 22h45)
Lui on l'imaginerait venir d'Australie ou de Californie. Un endroit comme ceux-ci, baignés par le soleil où la peau respire un peu. La résurgence d'une époque ancienne, un chanteur icône à tatouages (et Marcel en prime !), chaîne à la taille. Genre belle gueule. Voici donc l'alter-ego de Morrissey, un fantôme trentenaire d'Elvis Presley, la frimousse rajeunie de Chris Isaak. Côté musique, un rock assez simple, sans grande figure de style en début du concert, mais qui va progressivement s'étoffer à mesure d'une prestation remarquée de l'Américain dont la voix fait irrémédiablement penser à celle de Nick Cave. Slide-guitare, keyboards et samples électro, le gars glisse un peu de folie et de noirceur dans son rock années 80, inspiré de Blues qu'il agrémente de quelques expérimentations sonores. Disons que ce serait une version plus soignée et cérébrale de Hanni El Khatib. Me Moan et All Hell. Ses deux derniers albums valent plus que le coup, allez-y sans crainte. Tiger & Woods (Hall 9 - 22h45)
Deux gars derrière les platines, au ras de la foule, lancent les choses sérieuses côté Dancefloor. Ils laissent infuser un Electro assez Daft Punk dans le style, sans vraiment copier tout à fait les pères. Rien de bien extraordinaire, rien de bien mauvais. Leur musique est assez semblable à leur imaginaire, limité mais efficace et saisissant. « Alors on Danse », forcément !
Superets (Hall 3 – 00h10)
Jouer à domicile et il vous poussera des ailes dans le dos. Jouer entouré de la famille, ça vous grandit, vous conforte, il se pourrait même bien que vous vous laissiez pousser les rouflaquettes. Vous checkez les potes dans la salle, les bons mots touchent à point nommé à chaque interlude, l'euphorie vous gagne. Vous imprimez ce moment dans votre tête, chaque visage dans le public, souriant et réjoui d'être là, qui vous renvoie à votre propre bonheur. Ouais, parce que finalement faudrait pas se voir trop beau à donner dans le Rock (un peu Pop) festif à guitares, quelque part entre The Hives (« 160 caractères pour te dire Adieu » frôle le plagiat) et Didier Wampas. Comme tous les concerts de ce type, le public était à fond et nous on joue nos rabat-joies à expliquer que ce n'était pas franchement extraordinaire. Et comme chaque fois on a (un peu) tort, parce que l'essentiel c'est que le public s'amuse.
Boston Bun (Hall 9 – 00h30)
Une nouvelle signature Ed Banger c'est un peu comme l'arrivée d'un premier enfant dans une famille. On s'attendrit et le petit devient l'objet de toutes les sollicitations, réceptacles de tous les espoirs. Exit Sebastian donc, désormais c'est Boston Bun ! Dans un Hall 9 clairement dédié à l'Electro ce soir, et chauffé à blanc par la performance (un rien tapageuse) de The Midnight Beast, le Français joue sa partition, sans concession et fait monter la pression pour un set XXL d'une heure et demi. Les installations lumières du Hall jouent à plein et en rien de deux, ça remue aux quatre coins du bâtiment. On boude pas notre plaisir et le public s'y (a)donne sans modération. Kid Karate (Hall 3 – 01h50)
Imaginez deux Irlandais, un duo guitare-batterie percutant – non, non, il ne sera pas question des White Stripes, quoique... - et un Rock plus élaboré qu'il n'y paraît. Basse au synthétiseur et des guitares hurlantes, petites touches Electro parfaitement bien senties (écoutez donc « Heart » sur leur Ep Lights Out) et vous avez le groupe parfait pour remotiver les troupes à cette heure-ci. Les Paddies envoient le bois. Pub ou Salle de 1500 personnes même combat ! Même énergie. On attend impatiemment qu'un premier album vienne confirmer une prestation furieuse.
Iva G. Moskovich (Hall 3 - 21h30)
Elle se dresse, une robe échancrée dans le dos, se place entre des guitares de verre et les contretemps de son batteur, harangue, psalmodie les mots et les intentions, s'en amuse, surtout. Elle coule un phrasé naviguant entre Hip-hop par endroit et un registre plus spirituel la majeure partie du concert, avant de reprendre un éternel thème de Blues, celui à qui on jure sa fidélité, celui sur lequel elle s'épanche et allume la mèche. La musique est une contraction de l'âme et la sienne virevolte, s'apaise dans la tourmente. Elle prend des airs (le noir en moins, le blanc et la joie en plus) de Chelsea Wolfe. Bien sûr, difficile d'échapper à la comparaison avec PJ Harvey, tant la jeune Bulgare, installée à Londres, joue avec les codes du « Rock féminin » (la chose existe-t-elle vraiment ?) et forge une récitée à l'énergie proche de celle de Dry (premier album de PJ Harvey sorti en 1992). Très belle découverte et sacré numéro du guitariste, capable de toutes les subtilités. Fakear (Hall 9 – 21h55)
Le petit gars touche à tout se saisit des voix du monde pour les passer à la moulinette Electro. Un set particulièrement réussi, dansant et soigné. Aucune déperdition dans cette musique, plutôt une idée qui éclot et s'enracine, pour se révéler pierre de touche d'un Electro « organique ». Par bien des aspects, la musique de Fakear peut faire penser aux productions de Four Tet. Elle garde l'acoustique des sons que se sont appropriée les machines. Le frenchie fait progressivement monter la pression et termine en flirtant du côté du Dubstep, histoire de montrer qu'il en a sous le pied. On vous recommande chaudement l'écoute de ces deux derniers Eps Dark Lands et Morning in Japan. Daughn Gibson (Hall 3 - 22h45)
Lui on l'imaginerait venir d'Australie ou de Californie. Un endroit comme ceux-ci, baignés par le soleil où la peau respire un peu. La résurgence d'une époque ancienne, un chanteur icône à tatouages (et Marcel en prime !), chaîne à la taille. Genre belle gueule. Voici donc l'alter-ego de Morrissey, un fantôme trentenaire d'Elvis Presley, la frimousse rajeunie de Chris Isaak. Côté musique, un rock assez simple, sans grande figure de style en début du concert, mais qui va progressivement s'étoffer à mesure d'une prestation remarquée de l'Américain dont la voix fait irrémédiablement penser à celle de Nick Cave. Slide-guitare, keyboards et samples électro, le gars glisse un peu de folie et de noirceur dans son rock années 80, inspiré de Blues qu'il agrémente de quelques expérimentations sonores. Disons que ce serait une version plus soignée et cérébrale de Hanni El Khatib. Me Moan et All Hell. Ses deux derniers albums valent plus que le coup, allez-y sans crainte. Tiger & Woods (Hall 9 - 22h45)
Deux gars derrière les platines, au ras de la foule, lancent les choses sérieuses côté Dancefloor. Ils laissent infuser un Electro assez Daft Punk dans le style, sans vraiment copier tout à fait les pères. Rien de bien extraordinaire, rien de bien mauvais. Leur musique est assez semblable à leur imaginaire, limité mais efficace et saisissant. « Alors on Danse », forcément !
Superets (Hall 3 – 00h10)
Jouer à domicile et il vous poussera des ailes dans le dos. Jouer entouré de la famille, ça vous grandit, vous conforte, il se pourrait même bien que vous vous laissiez pousser les rouflaquettes. Vous checkez les potes dans la salle, les bons mots touchent à point nommé à chaque interlude, l'euphorie vous gagne. Vous imprimez ce moment dans votre tête, chaque visage dans le public, souriant et réjoui d'être là, qui vous renvoie à votre propre bonheur. Ouais, parce que finalement faudrait pas se voir trop beau à donner dans le Rock (un peu Pop) festif à guitares, quelque part entre The Hives (« 160 caractères pour te dire Adieu » frôle le plagiat) et Didier Wampas. Comme tous les concerts de ce type, le public était à fond et nous on joue nos rabat-joies à expliquer que ce n'était pas franchement extraordinaire. Et comme chaque fois on a (un peu) tort, parce que l'essentiel c'est que le public s'amuse.
Boston Bun (Hall 9 – 00h30)
Une nouvelle signature Ed Banger c'est un peu comme l'arrivée d'un premier enfant dans une famille. On s'attendrit et le petit devient l'objet de toutes les sollicitations, réceptacles de tous les espoirs. Exit Sebastian donc, désormais c'est Boston Bun ! Dans un Hall 9 clairement dédié à l'Electro ce soir, et chauffé à blanc par la performance (un rien tapageuse) de The Midnight Beast, le Français joue sa partition, sans concession et fait monter la pression pour un set XXL d'une heure et demi. Les installations lumières du Hall jouent à plein et en rien de deux, ça remue aux quatre coins du bâtiment. On boude pas notre plaisir et le public s'y (a)donne sans modération. Kid Karate (Hall 3 – 01h50)
Imaginez deux Irlandais, un duo guitare-batterie percutant – non, non, il ne sera pas question des White Stripes, quoique... - et un Rock plus élaboré qu'il n'y paraît. Basse au synthétiseur et des guitares hurlantes, petites touches Electro parfaitement bien senties (écoutez donc « Heart » sur leur Ep Lights Out) et vous avez le groupe parfait pour remotiver les troupes à cette heure-ci. Les Paddies envoient le bois. Pub ou Salle de 1500 personnes même combat ! Même énergie. On attend impatiemment qu'un premier album vienne confirmer une prestation furieuse.
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