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Sept groupes pour comprendre de quel metal est fait le Hellfest

Le plus important festival de musiques saturées de France a débuté jeudi et se termine dimanche. Souvent présenté comme un festival de metal, ou un rassemblement de metalleux, le fait est qu'il n'y a pas   que du metal au Hellfest. Et que le metal est un terme générique qui regroupe un foisonnement de différents sous-genres. Explications.

Article rédigé par Louis San
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Le site du Hellfest, à Clisson (Loire-Atlantique), le 17 juin 2016. (JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP)

Guitares, doigts en l'air, décibels. Le Hellfest tient sa 12e édition du jeudi 15 au dimanche 18 juin à Clisson (Loire-Atlantique). Quelque 160 concerts sur six scènes sont programmés et 55 000 personnes sont attendues sur quatre jours.

Le festival est souvent présenté comme un rendez-vous pour les fans de metal. Or il n'y a pas que du metal au Hellfest, sans compter que "metal" n'est qu'un terme générique qui regroupe une multitude de sous-genres. Pour y voir plus clair, mais sans pouvoir être exhaustif, franceinfo revient sur sept groupes qui sont, cette année, à l'affiche du plus grand festival français de musiques extrêmes.

1Slayer ("thrash metal")

Une véritable institution. Le groupe californien, qui s'est formé en 1981, est une légende pour les fans de musiques saturées. Il fait partie de ce qui est appelé le "Big Four", un groupe de quatre formations majeures de metal où l'on trouve également Metallica, Megadeth et Anthrax. La musique jouée par le groupe est généralement – et justement – qualifiée de thrash metal. Elle se caractérise notamment par un tempo élevé et des solos dantesques.

Les paroles parlent souvent de mort, de tueurs en série ou encore de génocide. Le groupe a fait polémique à de nombreuses reprises dans les années 1980 et 1990. Il a notamment été accusé de sympathie avec le régime nazi pour les paroles de la chanson Angel of Death qui parlait de Joseph Mengele, physicien allemand qui menait des expériences dans le camp d'Auschwitz. Une polémique balayée par les principaux intéressés, comme le rappelle le livre Métalorama, ethnologie d'une culture contemporaine (Camion Blanc, 2011).

2Electric Wizard ("doom metal")

Le groupe britannique, formé en 1993, est une figure d'un sous-genre du metal où les références aux drogues sont courantes. Les caractéristiques du doom metal : une rythmique massive et lente, avec un son grave et gras.

L'ensemble fait penser au groupe Black Sabbath, mais en (beaucoup) plus sombre et (beaucoup) plus lourd. Pour qualifier leur musique, le fondateur du groupe Jus Oborn, guitariste et chanteur, évoque dans le Guardian (en anglais) une espèce de "bête effrayante se glissant hors des abysses".

3Opeth (metal progressif)

Ces Suédois, qui jouent ensemble depuis le début des années 1990, ne misent pas tout sur l'efficacité, la violence ou la lourdeur. Avec une voix chantée, et non criée, ils proposent une musique qui ne va pas forcément droit au but. Leurs compositions sont plutôt exigeantes dans les constructions, les rythmiques ou les harmonies. Ce qui ne les empêche pas de savoir faire headbanger la foule [lui faire secouer la tête en rythme et machinalement].

4Nostromo ("grindcore")

Ils sont quatre, ils viennent de Suisse et leur musique ressemble à un tsunami sonore. Mais ce raz-de-marée n'est pas juste une vague de décibels qui emporte tout de façon gratuite. Si l'on tend l'oreille, on distingue une précision chirurgicale dans le jeu de guitare saccadé, la batterie furieusement malmenée, la basse versatile et la voix éructée.

En hiatus depuis 2005, le groupe s'est reformé cette année à la surprise générale. Et ils confient à Noisey que la devise de l'époque est "plus que jamais" d'actualité. Que dit-elle ? "Guerre, feu, village."

5Leftöver Crack (ska-punk)

La musique de ces New-Yorkais n'a rien à avoir avec celle des 4 groupes précédents puisque qu'elle baigne davantage dans le punk que dans le metal. Concrètement, le son des guitares est beaucoup plus fluet et l'ensemble est parfois sautillant, voire festif. Le positionnement anarchiste est assumé. Les paroles s'engagent contre les violences policières, le racisme, la religion ou encore l'industrie musicale.

6Primus (fusion)

Le groupe américain est connu auprès du grand public pour avoir signé le générique de South Park. Le résumer à cela serait honteusement réducteur. La formation, emmenée par le bassiste et chanteur Les Claypool, distille une fusion où l'on trouve du rock plus ou moins énervé, des rythmiques funk parfois jazz. Mais Primus, c'est surtout un univers à la fois sombre, loufoque et entraînant où les dissonances ont une place importante.

7Agnostic Front ("hardcore")

Ici, rien à voir avec la frénésie de Nostromo ou la lourdeur d'Electric Wizard puisque le hardcore puise ses racines dans une sorte de radicalisation de la musique punk. En bref, du punk plus rapide, plus saturé, plus crié. Mais depuis sa naissance dans les années 1980, Agnostic Front a évolué et s'illustre dans une niche spécifique : le New York hardcore, originaire de la ville nommée. L'urgence des débuts a laissé place à davantage de saturation et de lourdeur metal.

Les textes traitent souvent d'honneur, de loyauté et sont revendicatifs. "Le rêve américain est mort", chantait encore Roger Miret en 2015, dénonçant la "dégradation du système social", les multinationales, "l'hypocrisie" et les "mensonges" du gouvernement américain.

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