Francofolies 2018 : ouverture tout en émotion avec Véronique Sanson "en famille"
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Article rédigé par franceinfo
- franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
La voix, le coeur et les tripes : c'était "jour de fête" pour Véronique Sanson en ouverture des Francofolies de La Rochelle le 11 juillet au soir. Le concert, conçu comme un best-of, conviait entre autres invités son ancien époux Stephen Stills et leur fils Christopher pour un moment rare et émouvant.
La voix, le coeur et les tripes: mercredi c'était "jour de fête" pour Véronique Sanson en ouverture des Francofolies de La Rochelle, avec un concert en forme de best-of qui conviait, entre autres invités, son ancien époux Stephen Stills et leur fils Christopher pour un moment rare et émouvant.
Sur la grande scène Jean-Louis Foulquier, finalement très bien remplie à défaut d'afficher complet, il y avait également les amis Alain Souchon, Patrick Bruel, Jeanne Cherhal, Vianney, Tryo, qui ont accompagné avec plus ou moins de réussite la chanteuse de 69 ans durant son récital d'une heure et demie.
"Drôle de vie" avec Vianney
"Vous ne pouvez pas imaginer ce que je suis contente d'être là, de vous voir à La Rochelle", a lancé Sanson à son entrée. Après une entame piano, "Je me suis tellement manquée" constitue un premier grand moment d'ivresse, suivi par une émouvante version de "Je l'appelle encore", sortie il y a deux ans et dédiée à sa mère.
Très en voix, quitte à parfois pousser inutilement jusqu'aux grognements aigus, Véronique Sanson a invité Vianney à la rejoindre sur "Drôle de vie", mais n'a eu besoin de personne pour emmener les spectateurs jusqu'"au port de Vancouver".
Une prestation familiale appréciée
Mais le clou de cette soirée, dont "Véronique Sanson elle-même eut l'idée", selon Florence Jeux, la directrice générale et artistique, est intervenu après le rappel, lorsque celle-ci a tenu "à présenter la famille", introduisant les Stills père et fils. C'est le seul moment où Sanson a délaissé son piano pour empoigner une guitare, pour jouer une version électrique de la chanson "On m'attend là-bas", issue de l'album "Le Maudit", le premier de sa trilogie américaine (1974).
On n'en attendait pas moins avec Stephen Stills à ses côtés, tout simplement un des meilleurs guitaristes à être jamais passé par La Rochelle. Dans ce rare moment, dix ans après d'autres retrouvailles sur la scène de l'Olympia cette fois, où elle avait assuré les choeurs sur "Love The One You're With" en fin de concert de l'Américain, la complicité affleurait. Sanson, féline, s'est même approchée de Stills qui est cependant demeuré impassible.
"Un petit bout d'histoire"
C'est pourtant pour lui qu'en 1972 elle plaqua tout sur un coup de tête, Michel Berger et la France, s'envolant rejoindre aux Etats-Unis le guitariste chanteur du groupe Crosby, Stills, Nash & Young. C'est avec lui qu'elle se maria l'année suivante et eut Christopher en 1974, avant que l'alcool, la drogue et les violences conjugales ne noircissent le tableau.
"Elle est pas mal maman ce soir, non ?", demande tout fier Christopher, récoltant un "n'importe quoi!" un tantinet gêné de sa maman, laissant soudain la vedette à "ses deux hommes". "On va jouer un petit bout d'histoire", annonce alors son fils tandis que, divine surprise, son père fait sonner les premières notes de "For What it's Worth".
C'est en 1966 qu'il sortit ce tube avec son premier groupe Buffalo Springfield dont faisait également partie Neil Young. Le titre n'a provoqué que de rares cris de joie dans le public, contrairement aux nombreux "Patrick !!!" scandés ensuite à Bruel, venu directement de Saint-Pétersbourg, où il était allé supporter l'équipe de France victorieuse des Belges en demi-finale du Mondial-2018 de foot.
Le reste de la journée en demi-teinte
L'empreinte a été avant tout carbone, avec ce voyage express, plutôt que musicale pour la molle reprise de "Visiteur", avant qu'Alain Souchon n'enchaîne avec la reine de la soirée en reprenant "Bahia". Un moment sensuel et... sans suite, puisqu'il concluait joliment le concert.
Après quoi Calogero a déversé sa machine à tubes devant un public resté malgré l'heure tardive et qui avait en début de soirée pu apprécier les chansons de Raphaël, venu défendre son dernier album "Anticyclone" sorti l'automne dernier. Plus tôt dans l'après-midi, le Toulousain à la voix singulière Foé avait marqué les esprits avec des chansons audacieuses qui mériteraient toutefois d'être épurées.
Jeudi 12 juillet, le rap aura les faveurs de la grande scène avec NTM, Damso, Roméo Elvis, Thérapie Taxi. Et Charlotte Gainsbourg celle de La Coursive.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.