Aux Pays-Bas, une édition 2021 de l'Eurovision sous haute sécurité, avec tests et jauges limitées mais sans masques
3 500 personnes vont pouvoir assister mardi, jeudi et samedi aux Pays-Bas aux demi-finales et à la finale d'une édition un peu spéciale de l'Eurovision, placée sous le signe du Covid.
Avec ses paillettes et son décompte des points haletant, l'Eurovision est de retour : contraints d'annuler l'extravagante fête de la chanson l'an dernier en raison de la pandémie, les Pays-Bas accueillent cette semaine une édition à l'exubérance contenue, avec pour une fois la France favorite. Les demi-finales ont lieu mardi 18 et jeudi 20 mai, la finale samedi 22.
Environ 3 500 personnes, sous réserve de présentation d'un test négatif mais sans masque, assisteront à la finale du concours samedi 22 mai dans la ville portuaire de Rotterdam. Les candidats seront quant à eux enfermés dans une "bulle spéciale".
La Française Barbara Pravi, souvent comparée à Edith Piaf, caracole en tête des pronostics avec son titre Voilà et pourrait permettre à l'Hexagone de remporter sa première victoire en 44 ans. Elle est suivie par l'Italie, puis Malte.
Cas testés positifis : quatre délégations privées de cérémonie d'ouverture
Alors que la vaccination permet aux pays européens de lever petit à petit leurs mesures sanitaires, les Pays-Bas ont officiellement autorisé la participation du public à l'événement fin avril. "Accueillir l'Eurovision en cette période particulière n'est pas une responsabilité que nous prenons à la légère", a assuré le directeur exécutif du concours Martin Oesterdahl.
Conséquence des conditions sanitaires, quatre équipes ont été privées de cérémonie d'ouverture dimanche soir, après la découverte d'un cas positif au Covid-19 dans la délégation polonaise et un autre dans celle de l'Islande. Les équipes de Roumanie et de Malte, qui logeaient dans le même hôtel, n'y participeront non plus.
L'édition 2020 de l'Eurovision avait été annulée pour la première fois dans l'histoire de la compétition en raison de la pandémie. Une amère déception pour les Pays-Bas, qui avaient gagné le droit d'organiser le concours à la suite de la victoire du crooner Duncan Laurence en 2019. Cette dernière édition avait été suivie par 182 millions de téléspectateurs.
Un test toutes les 48 heures
Pour les spectateurs habitués à voir défiler sur leurs petits écran une marée de drapeaux et des artistes du monde entier s'enlaçant, l'édition 2021 promet d'être différente. Si la plupart des candidats, issus de 39 pays, feront le déplacement jusqu'à Rotterdam, d'autres -comme l'Australie- participeront via des vidéos pré-enregistrées. Les délégations nationales sur place sont soumises à des règles rigoureuses incluant la stricte séparation avec le public et l'obligation de passer un test toutes les 48 heures.
"Le nombre de participants a été considérablement réduit. Les délégations sont beaucoup plus petites qu'en temps normal", a expliqué le producteur exécutif du concours Sietse Bakker. Les organisateurs ont, la semaine dernière, dû envoyer une piqûre de rappel aux délégations après que des images d'artistes serrant des journalistes dans leurs bras ont été diffusées.
La salle de spectacle Ahoy Arena accueillera 3 500 spectateurs pour la finale, les deux demi-finales de mardi et jeudi, et les six répétitions générales. Cela ne représente que 20% de la capacité habituelle du lieu.
L'Eurovision fait partie d'une série d'événements tests menés par les autorités néerlandaises pour étudier comment des rassemblements de ce type peuvent se dérouler de manière sécurisée malgré le Covid-19. Depuis le début de la crise l'année dernière, le pays, qui compte un peu plus de 17 millions d'habitants, a enregistré plus d'un million et demi de cas de Covid-19, et plus de 17 000 décès.
Barbara Pravi "fière et impatiente"
En dehors des contraintes sanitaires, le concours reste fidèle à lui-même : un spectacle haut en couleur avec son lot de personnalités hors du commun et de tensions nationales.
La chanteuse Barbara Pravi s'est dite "fière et impatiente" de participer au concours. Elle porte les espoirs de la France, qui n'a plus remporté le concours depuis la victoire de Marie Myriam en 1977.
Avant même le concours, la chanteuse maltaise Destiny Chukunyere, tout juste âgée de 18 ans, avec sa chanson Je me casse, a attiré l'attention de Sony Music, avec qui elle a signé un contrat en avril. Le titre féministe Femme russe, proposé par la chanteuse Manija, a été fustigé par des conservateurs en Russie. Chypre a dû défendre sa représentante face à l'église orthodoxe, outrée par les "paroles sataniques" de la chanson.
Ce n'est pas la première fois, loin de là, que l'événement se fait l'écho des défis mondiaux. L'édition 2017 s'était en effet déroulée en Ukraine sur fond d'intenses tensions avec la Russie, tandis que l'organisation du concours en Israël il y a deux ans avait suscité de nombreuses contestations venant de militants et artistes pro-Palestiniens.
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