EMI rachetée par le géant Universal
La fusion des groupes EMI et Universal Music Group (UMG) va créer une "entreprise de musique très puissante au moment où le secteur de la musique connaît un rebond. C'est donc le bon moment pour faire cette acquisition", a indiqué le président du directoire de Vivendi, Jean-Bernard Lévy. "EMI nous apporte un très prestigieux catalogue, complémentaire avec celui d'UMG", a-t-il fait valoir.
Il ne reste que trois majors dans le monde
EMI détient 10% de parts de marché au niveau mondial avec 1 milliard de livres de chiffre d'affaires. Après son absorption par UMG, il ne reste que trois grands groupes de musique dans le monde avec Sony et Warner.
C'est pourquoi la transaction, qui pourrait contrevenir aux lois anti-monopoles, doit encore obtenir l'autorisation des autorités de la concurrence aux Etats-Unis, ainsi qu'en Europe, au Japon, et en Australie. Vivendi a assuré "prendre en charge le risque réglementaire".
Vivendi a aussi promis que les "studios d'Abbey Road (ceux des Beatles, à Londres NDLR), qui restent un symbole d'EMI et de la culture britannique", seraient conservés.
Sony interessée par la branche édition de EMI
Vivendi ne rachète que l'activité de musique enregistrée, et non la branche d'édition musicale, chargée de gérer les droits d'auteurs. Celle-ci intéresserait Sony, associé au fonds KKR et au groupe allemand de médias Bertelsmann. Selon le Wall Street Journal, cette branche pourrait être vendue 2,2 milliards de dollars.
D'âpres négociations
EMI, hôte des Beatles, de Pink Floyd et de Coldplay, avait été saisie en février par la banque Citigroup, qui était auparavant son principal créancier. Le précédent propriétaire de la maison de disques, le fonds d'investissement britannique Terra Firma, en avait perdu le contrôle.
Terra Firma, qui avait acheté l'ensemble d'EMI en 2007 pour la somme colossale de 4,2 milliards de livres (près de 5 milliards d'euros), avait sabré dans les effectifs et les dépenses, sans toutefois réussir à résister au fardeau de son considérable endettement.
Citigroup avait ouvert en juin un processus de sollicitations d'offres, qui s'est avéré mouvementé. Ces derniers jours, des sources de presse donnaient cependant Universal gagnant des enchères face à son plus grand concurrent Access Industries, propriétaire de Warner Music.
Les négociations entre Universal et Citigroup, propriétaire d'EMI, achoppaient sur la question de savoir si la banque américaine assumerait ses engagements en matière de retraite des salariés d'EMI. Au final, l'accord prévoit que Vivendi "n'accepte pas les passifs pour les retraites au Royaume-Uni, que Citigroup va garder".
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