Solidays : The Pirouettes, une idylle sous le signe de l'électro-pop
Alors voilà, Léo a une petite amie, elle est belle et son prénom c'est Vickie. A eux deux, ils forment le gang des Pirouettes. Sur scène, c'est même Vickie Chérie et Léo Bear Creek. Ils ont respectivement 22 et 23 ans et se produisent ce vendredi 23 juin au festival Solidays. Une véritable expérience pour le jeune couple. "C'est notre premier gros festival en fait. On n'a pas trop l'habitude des grandes scènes. Donc on est chaud !" s'exclame Léo, enthousiaste, immédiatement appuyé par sa moitié : "grave!". "Et puis ça veut dire qu'on commence 'à être fat' (comprendre 'à avoir du succès' ndlr), donc ça fait plaisir" ajoute Léo.
Une première grosse scène mais aussi une cause qui les touche : la sensibilisation au Sida. "Je ne savais pas que les fonds étaient reversés à une association, avoue Léo. Et je trouve ça super, alors bravo aux bénévolent qui bossent à fond pour mettre ça en place !"
"Le couple est né en même temps que le groupe"
Les Pirouettes sont donc remontés à bloc pour faire danser le public de Solidays sur leur pop électronique énergique, optimiste et pleine de légéreté. Une recette qui a toujours été le style de la maison. Et pour cause. The Pirouettes, c'est l'histoire de deux aventures imbriquées l'une dans l'autre. "En fait le couple est né en même temps que le groupe, raconte Léo. J'étais amoureux de Vickie au lycée et pour la séduire je lui ai écrit une chanson et c'est comme ça qu'on a commencé à faire de la musique." Vickie (ren)Chérie : "c'était une chanson qui s'appelle "The Pirouettes" justement, chantée en acoustique et en anglais. C'est la toute première vidéo de notre chaîne Youtube."Le duo en parle avec un mélange de distance et de nostalgie. Même si leur musique était alors moins aboutie qu'aujourd'hui, ils savent que c'est de là que tout est parti. La vidéo est un vrai voyage dans le temps, 6 ans en arrière :
Vickie n'était même pas vraiment branchée musique au lycée. Ce qui l'a convaincu? "Bah l'amour. Avant de rencontrer Léo, je n'y avais jamais pensé. C'est vraiment lui qui m'a poussé à faire ça. Enfin j'avais pas trop le choix en fait, taquine-t-elle. J'imaginais pas que ça pouvait marcher, donc je lui ai dit 'ouais ok si tu veux, on peut essayer mais je te promets rien', et puis finalement ça a fonctionné."
Travailler avec sa moitié, c'est toujours un peu particulier, mais lorsque c'est au sein d'un groupe de musique composé de ... deux membres, cela prend une toute autre dimension. "Il faut vraiment avoir confiance l'un envers l'autre, souligne Léo. Y'a des haut et des bas. Y'a des moments qui sont vraiment relou, c'est clair." Vickie rigole avant d'ajouter : "et quand ça clashe, ça clashe deux fois plus. Mais c'est pas grave, le reste du temps c'est deux fois plus de kif".
Leur dernier album, celui qui les a fait connaître, s'appelle "Carrément, carrément". Et c'est en leur demandant si la thématique de l'amour était leur inspiration principale pour l'écriture qu'on a compris pourquoi. "Carrément!" ont-il répondu en choeur avant de se regarder l'un l'autre et se mettre à rire. "En fait, 'carrément' c'est un de nos gros tics de langage. Mais c'est aussi une expression qu'on aime bien. C'est positif, quand tu dis 'carrément', c'est pour approuver un truc genre 'ouais grave'!" sourit Vickie.
Léo et Vickie sont deux grands optimistes. C'est cette joie de vivre qu'ils veulent faire rejaillir sur leur musique.
Le nom du groupe, The Pirouettes, est une trouvaille qui s'est imposée spontanément. Au départ, c'était une proposition du frère de Léo quand le groupe s'est lancé et qu'il a fallu trouver un nom "un peu à l'arrache" comme explique Vickie. "Et puis de toute façon, on préfère que les gens nous appellent Les Pirouettes. Le 'The' c'est un peu pour faire genre" glisse Léo.
D'ailleurs, le duo n'a jamais été très friand de l'anglais. "On a écrit deux-trois chansons en anglais au début, raconte Vickie. Mais on est vite passé au français parce que c'était plus simple. Notamment parce qu'on voulait que notre musique soit sincère, qu'on puisse raconter les choses simplement. Le français, ça nous permet d'écrire dans un langage parlé, et ça évite de faire des sales fautes honteuses et d'avoir un accent de m...." conclue-t-elle en riant.
Le duo a tout pour rappeler des couples célèbres de la musique française : France Gall et Michel Berger, Serge Gainsbourg et Jane Birkin. On retrouve par ailleurs dans leur musique des notes "old school" et des instrumentations aux sonorités disco tout droit sorties des années 80. Dans le titre "Le dernier métro", les Pirouettes rendent même hommage aux Rita Mitsouko en récitant un couplet de "Marcia Baila". Mais selon eux, cette influence n'est pas déterminante. "Les années 80, ça correspond vraiment à la musique qu'on écoutait avec Vickie au début du groupe : France Gall et Michel Berger, Etienne Daho, Christophe... C'est la raison pour laquelle il peut y avoir ce côté années 80 effectivement mais ce n'est pas quelque chose qu'on revendique, souligne Léo. Notre but c'est de faire de la musique d'aujoud'hui."
L'album "Carrément, carrément" est sorti en septembre 2016 sous un label indépendant que Léo a créé avec les membres d'un autre groupe (dont il fait partie), "Coming soon". Le label s'appelle Kidderminster et il est le fruit d'une véritable réflexion. "C'était pour avoir une totale liberté artistique. On a eu affaire à beaucoup de labels en France qui nous imposaient des directeurs artistiques, ou d'autres personnes comme ça. Ça patinait, ça avançait pas, donc à un moment on a choisi de sortir l'album nous mêmes sur notre propre structure."
Pour le concert du vendredi 23 juin, les Pirouettes ont donc tenu promesse, en apportant légéreté et bonne humeur au public de Solidays. Ils avaient même pris avec eux un escalier pour reproduire la chorégraphie du clip de la chanson phare de l'album.
The Pirouettes prévoient de faire un deuxième album d'ici à 2018. En attendant, ils continuent leur tournée de l'été :
-FNAC Live à Paris, le jeudi 6 juillet
-Francofolies de La Rochelle, le mercredi 12 juillet
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