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Pussy Riot : une vidéo de soutien international

A deux jours de la lecture du verdict, le sort des jeunes punks féministes russes Pussy Riot continue de soulever l'indignation internationale. La chanteuse Peaches a écrit une chanson de soutien et a organisé le tournage d'un clip à Berlin. Alors qu'il vient d'être mis en ligne (à voir ci-dessous), de brèves échauffourées ont éclaté mercredi à Moscou entre les forces de l'ordre et les partisans des trois jeunes femmes qui risquent trois ans de détention dans un camp pour une "prière anti-Poutine".
Article rédigé par franceinfo - Laure Narlian
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Free Pussy Riot !
 (DR)

Un clip pour leur défense
Peaches, chanteuse électro-punk canadienne basée à Berlin, a d'abord écrit "Free Pussy Riot", une chanson de soutien avec Simmone Jones, rapporte Rolling Stone. Puis elle a organisé le tournage d'une vidéo à Berlin.

Sur sa page Facebook, elle a demandé aux partisans du groupe de se retrouver dans un café berlinois en s'habillant de tenues bariolées et de cagoules de couleurs vives, marque de fabrique des Pussy Riot. Elle a invité les supporters qui ne pouvaient se rendre sur place à envoyer des petites vidéos de 30 secondes de soutien dans lesquelles ils dansaient, sautaient etc...

John Renaud a donc filmé en une heure un clip à Berlin "dont tout l'argent ira aux avocats" des Pussy Riot, en détention depuis près de cinq mois et qui devraient être fixées sur leur sort vendredi. Un montage rapide avec les envois d'images du monde entier a fait le reste.

La rime de trop ?
Les paroles de la chanson insistent notamment sur la séparation de l'église et de l'Etat, comme le réclament les Pussy Riot. Mais une rime franchit pour certains la ligne jaune. "Put Putin on a stick/And play burn the witch" ("Mettre Poutine sur un bâton/Et jouer à brûle la sorcière"). Une provocation susceptible de désservir la cause plutôt que de l'aider en apportant de l'eau au moulin des détracteurs des Pussy Riot ...

Le clip de soutien "Free Pussy Riot"

Les trois jeunes femmes risquent 3 ans de camp
En détention depuis près de cinq mois, Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans, et Maria Alekhina, 24 ans, sont jugées depuis fin juillet pour avoir chanté le 21 février, encagoulées, avec guitares et sonorisation, une "prière punk" contre Vladimir Poutine, dans la cathédrale du Christ-Sauveur, braillant "Vierge Marie, mère de Dieu, chasse Poutine, chasse Poutine !".

Le procureur les a reconnues coupables de "hooliganisme" et d'"incitation à la haine religieuse" et a requis trois ans de camp à leur encontre. Le verdict doit être rendu vendredi 17 août, et une journée mondiale de soutien aux trois jeunes femmes est prévue ce jour-là.

Une vidéo de la "prière anti-Poutine" des Pussy Riot le 21 février 2012
Une manifestation à Moscou 
Une poignée de partisans des Pussy Riot se sont brièvement réunis mercredi, avant d'être dispersés, devant la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.  Dix-huit personnes, portant des cagoules colorées se sont retrouvées devant le bâtiment, brandissant chacune une pancarte sur laquelle était écrit une lettre afin de former ensemble la phrase "Bienheureux les Miséricordieux".

Avant l'intervention de la police, qui a interpellé quatre personnes, "les gardes de l'église ont recouru à la force, non seulement à l'égard des militants, mais également à l'égard des journalistes qui couvraient l'action", a déclaré un photographe de Novaïa Gazeta, sur la version en ligne de ce journal d'opposition.

Le blogueur russe Roustem Adagamov, qui a participé au mouvement de contestation contre le président russe Vladimir Poutine, a pour sa part indiqué sur un blog sur le site de la radio russe Echo de Moscou que des gardes avaient "frappé" les participants à l'action et tenté "de casser les appareils photos et les caméras".
Free Pussy Riot !
 (DR)
Une pétition en ligne
Une pétition demandant leur libération pure et simple, qui appelle également aux dons pour régler leurs frais de justice,  est en ligne ici. "Si la Russie espère participer au monde moderne globalisé, elle doit adhérer aux standards et prncipes d'une nation libre dans laquelle le peuple a le droit d'avoir un dialogue ouvert sur tous les sujets", écrit notamment la pétition.

Amnesty International, de même que le Conseil européen des artistes et de nombreuses personnalités du monde musical, de Bjork à Madonna, Yoko Ono, Sting, les Red Hot Chili Peppers, Ad-Rock des Beastie Boys, les Pet Shop Boys, Jarvis Cocker et Pete Townsend (The Who) ont appelé à leur libération.

Début août, quelques jours avant le réquisitoire, le président russe Vladimir Poutine avait déclaré à des journalistes à Londres qu'il n'était pas favorable à un châtiment trop sèvère contre les Pussy Riot. "Il n'y a rien de bon dans ce qu'elles ont fait. Néanmoins, je ne pense pas qu'elles doivent être jugées trop sévèrement", avait-il dit.

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