Pussy Riot: une femme libérée, peine confirmée pour les deux autres
Jugées coupables de vandalisme motivé par la haine religieuse, Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, et Maria Aliekhina, 24 ans, devront purger une peine de 2 années d'enfermement dans un camp pénitentiaire. Elles sauront dans une dizaine de jours dans quel camp de détention elles seront envoyées.
Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans, -qui avait écopé d'une peine identique en première instance et avait récusé ses avocats il y a dix jours- a en revanche vu sa peine suspendue par la cour d'appel. Sa nouvelle avocate, Irina Khrounova, a affirmé que sa cliente n'avait pas participé à la "prière" devant l'autel dans la mesure où elle avait été interpellée 15 secondes après être entrée dans la cathédrale.
Contente et triste à la fois
"Je suis bien sûr contente, mais je suis triste pour les filles, triste que leur peine n'ait pas été modifiée", a déclaré la jeune femme, devant une foule de journalistes à l'issue de l'audience devant le tribunal municipal de Moscou. Son père l'a serrée dans ses bras et certains sympathisants d'Ekaterina Samoutsevitch l'ont chaleureusement félicitée avant qu'elle ne s'en aille en compagnie de ses avocats qui ont souligné qu'elle avait besoin de se reposer.
Les trois jeunes femmes avaient fait appel après avoir été condamnées en août toutes les trois à la même peine de deux ans de camp, pour "hooliganisme" et "incitation à la haine religieuse", pour cette "prière" lors de laquelle elles avaient demandé à la Sainte Vierge de "chasser Poutine".
Proposées pour un prix en Allemagne
Les responsables de la ville de Wittemberg (est) recommandent que les activistes du groupe punk reçoivent le prix 2013 de la "Parole intrépide", une récompense créée en l'honneur du théologien Luther, qui y avait lancé la Réforme il y a environ 500 ans. Mais cette idée se heurte à l'opposition de plusieurs responsables religieux et théologiens, comme le théologien et ancien dissident est-allemand Friedrich Schorlemmer, qui y voit un "outrage".
L'évêque Siegfried Kasparick, responsable des relations oecuméniques au sein de l'Eglise luthérienne pour le centre de l'Allemagne, a de son côté estimé que les Pussy Riot avaient foulé aux pieds les sentiments des fidèles en chantant en février une "prière punk" anti-Poutine dans la cathédrale de Moscou tandis que les représentants locaux de la CDU, le parti d'Angela Merkel, appelaient la ville à revenir sur son idée.
Le maire social-démocrate (SPD, opposition fédérale) de Wittemberg, Eckhard Naumann, n'en a pas l'intention. "Nous maintenons notre recommandation", a-t-il déclaré à la radio allemande Kultur.
REVOIR les images de la "prière" anti-Poutine dans la cathédrale de Moscou :
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