Nuits sonores 2017 : carte blanche à Lisbonne et sa scène engagée
Après Glasgow, Varsovie ou encore Séoul l’an dernier, c’est donc la capitale du Portugal qui est l’invitée d’honneur de cette 15e édition des Nuits sonores à Lyon. Les deux villes ont en commun le fait d’être entourée de collines, même si dans cette catégorie, la cité portugaise bat celle des Gaules à plate couture avec ses 7 collines (contre 2 pour Lyon) !
Une quinzaine de groupes et DJs se produisent aux Subsistances jusqu’au 26 mai, en fin de journée, comme un préliminaire aux autres concerts de la nuit les autres lieux du festival. On y rencontre des figures de la scène club underground lisboète à l’image de João Pedro Silva aka Rastronaut qui s’est produit le 26 mai avec ses rythmes inspirés du kuduro, une musique populaire née en Angola, ancienne colonie portugaise.
Mais si les artistes puisent leur inspiration dans le passé, ils trouvent aussi une nouvelle énergie dans le présent. Un regain de combativité et d'engagement paradoxalement lié à la récession financière de 2011 qui semble avoir servi d'électrochoc.
Plus inspirés que jamais
Dans un article paru en janvier 2016 dans Le Monde, une designer qui s’est lancée comme free lance à Lisbonne note ce changement d'état d'esprit : " Une énergie créatrice souffle sur la ville : c’est le moment idéal pour y démarrer quelque chose". Propos confirmés par Ines Coutinho, la fondatrice de Radio Quântico (présente aux Nuits sonores) : "Lisbonne est dans une très grande période. On est plus inspiré, on travaille plus dur que jamais. On a vécu plusieurs booms culturels au cours des décennies et on est en train d'en vivre un en terme de créativité."Reportage : France 3 Rhône-Alpes - A. Hanquet / C. Lepoittevin / S. Trentesaux
"Un bel échange"
Lisbonne n’a désormais rien à envier aux autres capitales européennes. Celle qu’on a parfois décrit comme "un petit Berlin" est en plein renouvellement. : "Il s'y passe quelque chose en ce moment. Beaucoup d'artistes vont s'installer là-bas. Il y a un cosmopolitisme culturel qu'il nous paraît intéressant de montrer et de défendre" rappelait Vincent Carry avant le festival.Preuve de ce dynamisme contagieux, le nombre de Français qui vont s’installer au Portugal. Entre 2013 et 2016, ils seraient 25 000 (en majorité des retraités) à avoir acheté un bien immobilier au Portugal, et en majorité à Lisbonne. "C’est un processus qui s’est inversé" explique Afonso Rodigues, le chanteur du groupe rock Keep Razors Sharp. "Dans les années 60, nous venions en France chercher des meilleures conditions de vie. Maintenant, de nombreux Français viennent s’installer chez nous et profiter du soleil. C’est un bel échange !".
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