Mas des Escaravatiers : le festival "comme à la maison" fête ses 10 ans
On ne s'attend pas à croiser dans ce lieu paisible les artistes qui occupent le haut de l'affiche des "grands" festivals. Pourtant, pour son dixième anniversaire, le Mas accueille cette année Izia, Olivia Ruiz, Revolver, Inna Modja, Groundation, The Shoes, Camelia Jordana, Le Peuple de l'herbe, entre autres.
Une programmation variée et exigeante, qui fait la part belle à la nouvelle scène française, avec des touches de world music, d'electro, de rock, reggae ou encore hip hop.
Les artistes qui viennent ici oublient pour quelques heures l'atmosphère électrique des grands rendez-vous estivaux et profitent de l'accueil familial offert par un festival à taille humaine. Ils posent leurs valises dans la maison et font un plongeon dans la piscine avant de se produire sur la petite scène de quelque 20 m2 montée dans le jardin, devant, au maximum, 600 à 850 personnes.
Sébastien Costamagna, le fondateur du festival, âgé de 32 ans, laisse même sa chambre chaque soir de l'été à l'artiste tête d'affiche. "On développe des relations un peu plus que juste pro avec les artistes", explique-t-il.
Le festival doit d'ailleurs beaucoup de sa notoriété chez les artistes aux relations amicales nouées avec Jacques Higelin, venu pour la première fois chanter au "Mas des Escaravatiers" en 2005. Il y est resté une semaine entière et est revenu quelque temps plus tard, en résidence d'écriture, pour préparer un nouvel album.
"On voit les musiciens en vrai"
"Ici, il y a un côté concert privé, on a l'impression d'être chez des gens", commente Psychostick, le batteur du groupe Le Peuple de l'Herbe, qui a investi le Mas pour un concert, le 10 août. "Ca change de l'accueil standardisé de certains festivals. D'habitude, quand on se réveille pour un festival, on est sur un parking", ajoute le DJ du groupe, Pee, habitué aux nuits dans les bus de tournée.
Pour profiter de cette ambiance reposante de maison d'hôtes, certains artistes sont prêts à accepter un cachet très inférieur à ceux offerts en d'autres lieux. Les responsables du Mas assurent par exemple qu'Izia a accepté de diviser le sien par deux.
Du côté du public, on goûte aussi l'atmosphère intimiste du festival. "C'est sympa, on ne se marche pas dessus", commente Jérémie, un jeune homme venu assister au concert du Peuple de l'herbe. "On voit les musiciens en vrai, pas sur un écran", ajoute son amie Marie, originaire comme lui de Saint-Raphaël.
Groundation en concert au Mas des Escaravatiers en juillet 2012 :
Le public se déploie en effet juste au pied de la scène, sans aucune barrière de sécurité pour canaliser les groupies potentielles. Moins de 10 mètres séparent la scène de la régie, installée sur la terrasse du mas.
Des jeunes gens, mais aussi des couples plus âgés et des familles avec des adolescents déambulent dans le jardin ou prennent un verre dans des fauteuils disposés près de la piscine en écoutant le concert.
Pour Sébastien Costamagna, le festival constitue un moyen d'entretenir et de faire vivre cette maison familiale qu'il a rachetée à son père.
Même s'il ne compte pas faire "grossir" le festival, il ne manque pas de projets pour l'avenir. Il aimerait faire venir aux Escaravatiers Vanessa Paradis, Matthieu Chedid, Charlie Winston ou encore Keziah Jones.
Le festival se poursuit des mercredis aux dimanches jusqu'à la fin du mois d'aôut, puis tous les week-ends de septembre.
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